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Déc 06

Cerise (mais pas de gateau !)

L’Etat, encore l’Etat, toujours l’Etat mais l’Etat c’est nous !

Groupama sauvé in extremis par l’Etat français

Une opération d’urgence permet à l’assureur d’affronter la fin d’année. Mais cela ne résoudra pas, loin de là, ses problèmes de fond. Son amaigrissement, voire son démantèlement, ne sont toujours pas écartés.

L’opération interne de transfert de 500 millions d’euros entre les caisses régionales vers Groupama SA n’aura pas suffit. C’est bien de milliards d’argent frais, comme l’avait affirmé La Tribune, dont avait besoin l’assureur français qui voyait arriver la fin d’année avec inquiétude, alors que sa marge de solvabilité était tombée en deçà des 100% requis par les autorités prudentielles. En juin dernier, elle était encore de 130%, et de 150% il y a un an. Une situation d’urgence dictée aussi par la période de renouvellement des contrats, alors que le système repose sur la confiance des assurés.

Ce qui a conduit l’Etat, via son bras armé la Caisse des dépôts, à intervenir dare dare. Sachant que l’opération révélée par le Figaro n’a pas encore été réellement validée -un CE extraordinaire est prévu jeudi-, et qu’il était temps de l’engager pour qu’elle puisse être intégrée à l’arrêté des comptes de 2011. Une intervention publique donc qui repose sur deux piliers. D’abord en rapprochant la foncière de Groupama, Silic, de celle de la Caisse des dépôts, Icade, deux fois plus grosse qu’elle.

Un rapprochement qui permettrait à Groupama de déconsolider Silic, dotée de 3,5 milliards d’actifs, et ainsi d’alléger son bilan. Ensuite, en injectant près de 300 millions d’euros d’argent frais chez Gan Eurocourtage, sous la forme d’actions de préférence, sans droit de vote, mais générant une forte rentabilité. Une deuxième opération qui a sans doute été la contrepartie de la première, la CDC s’étant spontanément mise sur les rangs pour reprendre la foncière de Groupama.

L’assureur n’avait donc pu mettre en œuvre un renflouement alternatif, qui lui aurait permis de faire remonter sa marge de solvabilité à 150%. Il faut dire qu’il avait trop grossi durant la dernière décennie, accumulant beaucoup d’investissements lourds à des prix élevés, en particulier dans son développement à l’international.

Ce qui signifie que ce renflouement d’urgence par l’Etat ne suffira sans doute pas à redonner à Groupama une structure solide. La voie du démantèlement de Groupama est-elle écartée, comme l’espèrent les syndicats ? La cession du réseau d’agences GAN demeure ouverte, même si elle ne figurait pas parmi les priorités. Tous les actifs de Groupama son encore susceptibles d’être vendus. Mais la réponse à la question dépend aussi de la situation des autres assureurs, eux-mêmes frappés par la crise des dettes souveraines et la faiblesse des marchés financiers.

Valérie Segond
La tribune

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