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Déc 02

Toulon II

Diagnostic exact (enfin, mais en fait comme celui de Toulon 1 avec les résultats que l’on sait) mais rien sur le problème numéro un qui en résulte : l’emploi !

Comment faire travailler plus, plus de gens, alors qu’il n’y a plus d’emploi et que la politique d’austérité qui découle de ce discours va faire diminuer une consommation déjà anémique et inciter les entreprises à dégraisser, si tant est qu’il leur reste encore de la graisse.

Quadrature d’un cercle……………………….. dont il faut sortir en pensant autrement le monde d’après.

La vérité, c’est que la crise n’est pas finie et qu’il ne peut pas y avoir de projet politique qui ne procède d’un diagnostic de la crise et de son ampleur. Nier la crise c’est s’interdire toute perspective d’avenir.

Ce que l’on appelle la crise de la dette souveraine qui frappe l’Europe de plein fouet, c’est la même crise qui se poursuit. C’est la crise de la dette privée qui se prolonge en crise de la dette publique. C’est la même crise, qui après avoir frappé les banques, frappe les États.

Cette crise frappe tous les grands pays développés, quelles qu’aient été les majorités de gauche ou de droite qui les ont gouvernés et les politiques qu’elles ont menées au cours des dernières décennies.

Il faut chercher les causes communes qui ont conduit le monde dans la situation où il se trouve aujourd’hui.

C’est dans l’instauration, à partir de la fin des années 70, d’une mondialisation sans règle autre que celles qui garantissaient la liberté du commerce que se trouve l’origine des difficultés actuelles.

A la fin des années 70, par une sorte de retour du balancier, l’idéologie du laisser-faire a triomphé au point de faire oublier au monde toutes les leçons qui avaient été tirées de la Grande Dépression des années 30. La globalisation financière s’est installée pour compenser artificiellement les ravages que la mondialisation sans règle provoquait dans les économies des pays développés.

C’était nécessaire pour que les excédents des uns puissent financer les déficits des autres.

C’était nécessaire pour que l’endettement puisse compenser la baisse inacceptable du niveau de vie des ménages dans les pays développés.

C’était nécessaire pour financer un modèle social qui croulait sous les déficits.

C’était inéluctable pour que le capital financier puisse aller chercher ailleurs les profits qu’il ne pouvait plus espérer dans les pays développés.

Ainsi s’est mise en place une gigantesque machine à fabriquer de la dette.

Ainsi les pays développés ont-ils cherché leur salut dans la seule voie qui leur restait : la fuite en avant dans l’endettement.

Dans certains pays comme la France, c’est l’État qui s’est endetté. Pas un seul budget en équilibre depuis 1974 ! Dans d’autres pays comme l’Angleterre ou l’Espagne ce sont les ménages qui pendant longtemps se sont endettés. Dans d’autres encore, comme aux États-Unis, les ménages et l’État se sont endettés en même temps.

La croissance extravagante du secteur financier qui a disséminé d’invraisemblables quantités de dettes a eu pour conséquence la financiarisation de l’économie. Elle l’a mise sous la domination exclusive de la logique spéculative et l’obsession du court terme. On en connait les conséquences dramatiques sur l’industrie, sur l’environnement, sur les inégalités et sur la dégradation de la valeur du travail.

Dès lors que la fuite en avant dans l’endettement devient impossible parce que les prêteurs ne veulent plus prêter, parce que l’immense pyramide des dettes jusque-là dissimulée par la complexité et la sophistication de la finance globale apparait aux yeux de tous comme un risque énorme, alors commence un nouveau cycle économique.

Ce nouveau cycle sera bien différent du précédent. Le cycle qui s’annonce sera un cycle de désendettement qui ramènera le balancier de l’économie vers le travail et la production que les pays développés avaient eu tendance à trop sacrifier.

Le passage d’un grand cycle d’endettement à un grand cycle de désendettement va s’accompagner d’un ajustement auquel toutes les politiques économiques des pays développés vont se trouver confrontées.

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