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Oct 12

Plus/Mieux

 

Et si le vrai problème avait moins à voir avec la quantité qu’avec la qualité ? Si vous avez une voiture ou un réfrigérateur de plus, est-ce que vous vous en sortez mieux ? Et une nouvelle opération des reins ou une guerre de plus ? A moins que vous ne préfériez un nouveau gadget made in China ou une autre part de dessert ?

Vous auriez plus de choses. Est-ce que vous iriez mieux ? Pas nécessairement.

Beaucoup de gens commencent à refuser ce choix. Et s’ils ne le font pas, ils le devraient. En partie parce qu’ils ne peuvent pas se permettre plus de choses. En partie parce qu’ils ont déjà assez de choses. Et en partie parce que ces choses les encombrent.

Voici un dicton de la Chronique Agora : les gens en viennent à penser ce qu’ils doivent penser lorsqu’ils doivent le penser.

Lorsque fabriquer plus de choses ne rapporte plus…

Lorsque les gens ne peuvent plus se permettre d’acheter plus de choses…

… les choses deviendront impopulaires.

Déjà, si l’on en croit le magazine TIME, l’Américain moyen dépense 2% de moins en biens et services qu’il y a quatre ans. C’est un grand changement dans une économie de consommation.

Il modifie également ce sur quoi portent ses dépenses. Les voitures chères fabriquées à l’étranger ne se vendent plus comme avant. L’Américain moyen ne voyage plus autant. Il fréquente moins les parcs de loisirs et les événements sportifs.

Il reste chez lui et regarde la télévision.

Voici une autre petite chose intéressante : le nombre de marchés de producteurs est en hausse flagrante aux Etats-Unis.

Pourquoi ? Parce que le consommateur est passé de “plus” à “mieux”. Il ne veut pas plus de nourriture ; il veut de la meilleure nourriture.

Il dépense également plus pour des jeux et des appareils de communication. Apparemment, les gens considèrent que ces choses sont importantes pour leur qualité de vie.

On note également une nouvelle tendance dans l’immobilier US. Les grands manoirs tape-à-l’oeil cèdent la place à de petits cottages pleins de charme. Les grandes maisons sont difficiles à chauffer et chères à entretenir. Elles ne sont pas très confortables, non plus. Les petites maisons, en revanche, peuvent être plus douillettes… et plus amusantes à habiter, si l’on aime les gens avec qui l’on vit.

La richesse ostentatoire est probablement en train de passer de mode pour une autre raison : elle devient une cible politique. Les riches sont peu nombreux… mais c’est leur impopularité qui mesure leur richesse, non leur nombre. Ils sont en train de devenir une minorité mal-aimée et vulnérable, sur qui l’on fait peser la responsabilité de la crise économique, et que peu de gens défendent en public. Que peuvent faire les riches ? Ils restent assis dans leurs enclaves bien gardées et attendent que la foule se soulève contre eux.

Certains essaient de s’attirer les faveurs des masses en donnant de l’argent à des oeuvres caritatives ; ils offrent même de payer plus d’impôts. D’autres se font discrets… conduisent de vieilles voitures… et renouvellent leur passeport.

Bill Bonner

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