L’équation est simple : il faut ronger les dettes pour éviter la faillite. Pour cela, il existe deux façons de dépouiller les créditeurs : l’inflation ou les taux négatifs.
Autrefois, on dépouillait les créditeurs par l’inflation mais ils pouvaient trouver refuge dans l’or. D’où la suppression de l’or du système monétaire. Maintenant, on envisage de les dépouiller par des taux négatifs… mais ils pourraient trouver refuge dans le cash.
Donc, il va falloir un petit peu de temps pour organiser la disparition du cash du système monétaire. Nous allons à grand pas vers une société sans espèces, qui nous liera pieds et poings à notre système bancaire.
Mais Janet Yellen nous rassure : dormez tranquille, braves gens, les taux négatifs ne sont pas encore d’actualité — mais ça viendra, n’en doutez pas. Voici quelques-uns de ses propos :
« Je serai claire, les taux négatifs n’ont, à ce jour, pas été envisagés de façon sérieuse. Cela ne faisait pas partie de nos principales options ».
Un petit coup de tranquillisant, puis un admirable exercice de langue de bois de grand planificateur couvrant ses arrières…
« Je ne m’attends pas à ce que nous nous engagions dans de nouveaux assouplissements. Mais si les perspectives venaient à changer d’une façon inattendue par mes collègues et moi-même et que nous nous trouvions confrontés à une économie faible qui nécessiterait des mesures de relance additionnelles, nous regarderions tous les outils disponibles. Et cela [les taux négatifs] pourrait être quelque chose que nous considérerions dans ce contexte ».
Pas de QE4 donc (la BCE et la Bank of Japan s’en chargent), mais plutôt des taux négatifs la prochaine fois que la Fed devra « faire quelque chose ».
J’avoue que je me suis lourdement trompée. Je partais du principe qu’en matière financière toutes les bêtises avaient déjà été faites par le passé. Il suffisait de fouiller dans l’histoire. Eh bien, non. Les taux négatifs sont une bêtise nouvelle, jamais encore expérimentée.
Conclusion ?
Nous allons être des cobayes — bienvenue dans le laboratoire financier !
Extraits d’un article de Simone Wapler La chronique Agora
Commentaires récents