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Mar 07

La quadrature du cercle

Tant que subsisteront les taux de change flottants entre monnaies fiduciaires de papier manipulables à l’infini parce que non gagées sur l’or (actif plus stable que les autres parce que nécessairement produit en quantité limitée) et que la monnaie mondiale restera le dollar US, qui est en même temps celle de l’État dominant d’où l’avantage exorbitant qu’il en retire, le commerce mondial et le Système monétaire international resteront l’objet de manipulations sans fin de toutes sortes qui nécessairement finiront par la faillite de l’ensemble.

Dont il est hélas quasiment impossible de se protéger, puisque même les métaux précieux voient leurs prix chuter du fait de mécanismes de manipulation (rôle destructeur des bullion banks et des marchés à terme à cet égard) savamment orchestrés par les banquiers centraux, dont l’entendement échappe à la plupart des investisseurs et épargnants comme à ceux qui les conseillent.

Tout indique que les principales banques centrales sont devenues insolvables, qu’elles ne seront pas en mesure de fournir aux Etats les énormes montants qu’ils doivent emprunter pour se maintenir à flot, pas plus qu’elles pourront continuer de soutenir indéfiniment les prix surévalués de certains actifs (actions et obligations) vers lesquels elles orientent l’épargne mondiale au détriment d’autres (métaux précieux) qu’elles s’emploient à dévaloriser pour pouvoir conserver le plus longtemps possible leur monopole de planification centrale monétaire.

 On connait la fin de la “partie”, c’est le krach boursier, mais hélas pas le timing…

Cela dit, suite au blocage politico-économique italien et à la dégradation de la situation politico-financière espagnole, la panique est revenue dans la zone euro pendant que le Japon continue à s’employer à détruire le yen, d’où la forte poussée du dollar US à la hausse tant contre l’euro que contre le yen et quelques autres monnaies (la livre sterling et le dollar australien s’étant aussi très affaiblis) qui, mécaniquement, fait baisser les prix des métaux précieux illustrant ainsi la loi de Gresham (”la mauvaise monnaie chasse la bonne”) et ceux de l’ensemble des matières premières.

Mais fait aussi baisser à un moindre degré les actions. Lesquelles, en dépit du soutien renouvelé des banques centrales, fluctuent violemment autour de niveaux pivots avant de vraisemblablement lâcher faute de croissance économique réelle suffisante pour justifier leurs prix actuels surévalués.  Pour ce qui concerne les obligations d’Etat ou d’entreprises, il ne faut surtout ne pas en acheter ni en conserver. Parce qu’elles ne rapportent plus rien dans un  contexte de taux d’intérêt zéro voire négatifs maintenus artificiellement par les banques centrales. Taux zéro qui, par définition, ne peuvent plus baisser mais uniquement remonter, ce qui détruira ce type de placement. Comme l’écrivait récemment Andreas Höfert, chef économiste de l’UBS, ” Proposant autrefois du rendement sans risque, les obligations d’Etat offrent aujourd’hui du risque sans rendement…” Tout cela n’est pas très réjouissant mais c’est ainsi.

 Quant à faire croire que les USA se sont finalement eux-aussi lancés dans la “rigueur budgétaire vertueuse” (qui justifierait l’excellence du dollar US par rapport aux autres monnaies de papier) avec une baisse des dépenses publiques de 85 milliards de dollars par an alors que cette somme est exactement la même que celle que la Federal Reserve imprime chaque mois de l’année,

 C’est se moquer du monde…

Pierre Leconte / le blogalupus

 

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