Il y a un divorce entre les élites d’un côté qui détiennent et parlent dans les médias et la population de l’autre, entre le pays légal et la pays réel. Je l’ai remarqué y compris sur certains Blog ce qui est très étonnant, comme si la monétisation allait de soi, et si on avait le malheur d’être contre en argumentant évidemment, on ne comprenait rien à l’économie, on était des nuls, etc…
Mais souvenons-nous qu’au moment du vote sur le traité de Maastricht 90% de la presse était pour et le NON a surpris ces mêmes élites.
Pour ce qui est de la monnaie, il faut bien comprendre comme le dit souvent Marie-France Garaud, qu’elle est l’émanation d’une NATION. Or où est la nation européenne ? Il y a une vieille et très ancienne civilisation européenne et une civilisation européenne moderne de la démocratie aujourd’hui réunifiée avec les pays de l’Europe Centrale et de l’Est (mis à part la Biélorussie dirigée par un dictateur).
Que l’union européenne se soit faite pour la PAIX et pour développer les échanges commerciaux, universitaires et autres, c’est une évidence. Que les plus jeunes soient contre les frontières au sein de l’Union européenne c’est certainement vrai.
Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. et avec la monnaie unique on n’a, à mon sens, pas assez mesuré les conséquences que cela allaient avoir avec le temps. C’était tout beau au début. Mais il y avait un tel écart de compétitivité entre certains pays qu’avec le temps précisément ça ne pouvait tenir et les choses ne pouvaient que mal tourner.
Quelques hommes de gauche, pour la dénoncer et quelques hommes de la droite libérale pour s’en réjouir ont pensé à l’époque qu’en réalité cette monnaie unique était imposée pour contraindre les peuples récalcitrants à plus de déréglementation, à plus de flexibilité, et au final à plus de libéralisme économique et de FINANCIARISATION.
Et aujourd’hui on paie une double erreur : la lâcheté des politiques qui dans leurs pays respectifs ont laissé filer tous les déficits bien avant la monnaie unique sans se poser la question qui paiera l’addition + cette monnaie unique qui aggrave encore les choses en corsetant les pays avec l’impossibilité de dévaluer et le risque d’une crise systémique puisque nous avons tous la même monnaie.
Je pense que c’est cette peur de la crise systémique qui effraie nos élites et les poussent à vouloir monétiser pour gagner du temps. C’est d’ailleurs cette peur, qui est réelle je n’en disconviens pas, est largement relayée dans les médias. Médias qui s’intéressent assez peu à l’économie et qui soudain se réveillent lorsque les bourses flanchent et créent une psychose avec ce risque systémique.
A mon avis on veut nous faire avaler tout cru l’Europe fédérale avec cette crise : “vous verrez quand les grecs seront devenus des allemands nos pb seront résolus…”.
Eh bien, ça ne marche pas comme ça, les français ne deviendront jamais des allemands.
Et pour cela il va bien falloir payer, car il y a un prix à payer à tout cela, et ce sont les peuples qui vont payer. Nous ne sommes qu’au début des plans d’austérité, en France particulièrement où on n’a encore rien vu… ça tiendra peut-être jusqu’aux Présidentielles…
Nous sommes toujours dans cette vision purement financière qui consiste à faire payer les peuples pour la plus grande satisfaction d’une caste de riches. il faut appeler un chat un chat. Je n’ai rien contre les gens fortunés qui font tourner l’économie et créent des emplois, mais nous arrivons un un ECART entre les plus pauvres et quelques fortunes qui devient complètement indécent et même dément quand on pense aux stock options, etc….
Une société démocratique ne peut pas tenir longtemps avec de tels écarts.
Alors la rigueur oui elle s’impose mais comment doit-elle être répartie ? doit-on sortir de l’euro ? etc… tous ces sujets devraient être posés sur la place publique sans que l’on nous sorte “la fin de l’euro c’est la catastrophe, l’Apocalypse, etc… “, “la seule solution vous comprenez braves gens c’est de monétiser et d’accepter des sacrifices pour des lendemains qui chanteront…”
Voilà où nous en sommes, c’est le pot de terre (les peuples) contre le pot de fer (les politiques en majorité, les élites qui pensent pour eux d’ailleurs et les marchés financiers qui font la pluie et le beau temps).
Affaire à suivre…
Commentaire sur le blog d’olivier Berruyer : www.lescrises.fr
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