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Oct 15

Bruits

Jamais on n’a disposé, dans le monde de l’information,  d’autant de plateformes, de moyens et de canaux.

Jamais l’humanité ne s’est autant racontée elle-même.

 Et jamais, sans doute, elle ne s’est autant raconté de fadaises. Une partie de l’information est biaisée pour des raisons politiques ou commerciales.

Une plus grande partie encore, la plus encombrante, est simplement dépourvue de sens parce que les crécelles qui la produisent doivent tourner jour et nuit.

Elles répercutent à l’infini les mêmes nouvelles, les mêmes stories, les mêmes points de vue. À la longue, leur uniformité même finit par être toxique.

Depuis un demi-siècle, le jargon informatique a détourné la notion même de l’information. Tout est information: un bout de code, un poème de Baudelaire, un horaire de train, un proverbe japonais.

Dans cette avalanche de données, plus personne n’a le temps ni l’idée de se poser la question de leur sens.

Or l’in-formation, l’origine même du mot nous le dit, c’est ce qui nous façonne du dedans. Si l’œuf que nous mangeons contient de la chimie, nous devenons de la chimie. Si les mots que nous ingérons sont faits de bruit, nous devenons du bruit.

Nous devenons insensés!

Pour comprendre le monde qui nous entoure plutôt que de le subir, il faut commencer par un tri.

Séparer le sens du bruit ambiant.

Nommer les choses par leur nom, juger de leur importance et les replacer soigneusement dans leur contexte.

C’est ce qui distingue l’intelligence naturelle de la parodie de pensée des ordinateurs.

Ayez de bonnes lectures !

Un livre par semaine serait l’idéal

Slobodan Despot

 

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