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Avr 27

Wall-(Mart)

La funeste conséquence du refus de laisser libre cours au processus de destruction créative sur le secteur bancaire et au sein des grosses entreprises est que les forces historiques qui se cachent derrière chercheront à s’exprimer d’autres manières sur la sphère politique et de gouvernance.

Les tentatives désespérées des banques de faire face à un échec financier ne pourront que provoquer un soulèvement politique, peut-être même une guerre.

C’est un phénomène international dont l’un des résultats sera le délabrement des relations économiques – que beaucoup pensent permanent – que nous appelons le « globalisme ».

Les Etats-Unis ont lourdement souffert du globalisme, au travers duquel l’afflux de produits peu chers fabriqués par des esclaves dans des usines d’Asie a masqué la dégénérescence de la vitalité économique locale, de la vie de famille, des normes de comportement et de la cohésion sociale.

Cet effondrement est déjà visible au travers des guerres des monnaies, et je suis prêt à parier qu’il mènera bientôt à la mort des 15.000 kilomètres de réseaux de distribution qui relient la Chine à Wal-Mart – et éventuellement à la mort de Wal-Mart, et de tout ce qui y ressemble. Une autre conséquence en sera l’interruption des lignes de distribution de pétrole.

Les Etats-Unis tels qu’ils fonctionnent aujourd’hui (absence d’économies locales, développement des banlieues, centres commerciaux, agrobusiness despotisme) ne survivront pas ces interruptions, et nous pourrions aussi nous demander si nos institutions politiques pourront y faire face.

Que vous ne la perceviez pas encore ne signifie pas forcément que cette situation est lointaine.

Aux Etats-Unis, les classes de penseurs sont perdues dans les ravissements de la technologie. Ils peuvent recréer l’ingénierie bionique de la viande de hamburger, mais sont incapables de comprendre l’agriculture de petite échelle qui pourrait offrir un emploi à tant d’entre nous.

Les tensions et les fragilités ne demandent qu’à être libérées. Le moment décisif pourrait être le refus de la Grèce de continuer de rembourser sa dette, la mort de l’industrie de schiste, la décision d’un ennemi des Saoudiens, ou une chaîne d’évènements sur le système bancaire parallèle.

Pour les Etats-Unis, la cerise sur le gâteau sera d’apprendre que leur mode de vie actuel n’a aucun avenir.

C’est la seule chose qui pourra forcer la formation d’un nouveau consensus autour d’une quelconque alternative et l’émergence d’une génération capable de se battre pour un avenir plausible, même si cela requiert la destruction créative de ce qui de toute façon nous achève aujourd’hui.

D’après James Howard Kunstler  sur le blog a lupus

 

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