[Il faut bien se raccrocher à quelque chose, mais cela ne changera rien, c’est la fin d’un monde et donc le début d’un autre]-alpha.b
Entreprises : une année de crise de plus (en trop) à gérer
Alors certes, les indicateurs avancés disponibles en janvier donnent peu d’informations sur la situation économique de la fin 2013. Mais leurs mauvaises orientations confirment bien que le début d’année est délicat. Quant au rebond, il sera trop tardif pour espérer une modification radicale de la trajectoire. Notre scénario d’une baisse du PIB cette année (-0,2% anticipé) se retrouve renforcé.
Les entreprises vont donc affronter une année délicate de plus. Et c’est certainement l’une des grandes différences avec les crises précédentes : sa durée. La France n’est pas confrontée à un choc négatif violent, mais à une crise larvée qui s’installe dans la durée avec pour conséquence une fragilisation constante de notre tissu d’entreprises.
Notre indicateur Xerfi-Risk qui mesure le risque de défaillance campe d’ailleurs depuis juin 2008 dans la zone de risque élevé. Et c’est un fait, depuis fin 2008, le rythme annuel de défaillances reste proche de 60 000 unités, une période très longue, trop longue qui marque le délitement progressif de notre tissu productif.
Ce sont autant de savoir-faire qui disparaissent. Le mal est d’autant plus profond que les défaillances mordent de plus en plus sur les ETI et les plus grandes des PME. Le risque est donc bien que les digues défensives mises en place (baisse de l’intérim, fins de CDD, gel des embauches, blocage des rémunérations, report des grands projets d’investissement et ajustement des stocks) finissent par rompre avec à la clé une avalanche de défaillances.
A ce titre, les dernières évolutions de l’Euribor 3 mois (c’est un indicateur du coût de l’investissement mais surtout du cycle d’exploitation) sont à surveiller de très près. A moins de 0,2% en moyenne en novembre et décembre derniers, son niveau plancher a considérablement simplifié la gestion quotidienne et ainsi réduit la mortalité des entreprises.
Or, il remonte depuis le début de l’année. Certes, la cote d’alerte est loin, mais c’est un élément supplémentaire de fragilisation. A l’évidence, une normalisation des taux d’intérêt précipiterait les défaillances.
2013 est donc une année à risques pour l’économie française et ses entreprises. Et l’espoir est bien un retour de la croissance en cours d’année pour enfin mettre 2014 sur de bons rails.
Xerfi-Prévisions
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