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Août 22

Sens Interdit

 

La financiarisation touche tout, rien n’y résiste, aucune déontologie, aucune éthique. La financiarisation définit et impose le nouveau « bien ».

La financiarisation est le mode de survie pervers vers lequel le système capitaliste a évolué pour se survivre, pour se prolonger lorsqu’il a buté sur ses limites internes dans le milieu des années 60 puis en 2008.

Le système du capitalisme financier s’est imposé au détriment de la forme ancienne du capitalisme productif dans lequel le profit était un résidu, compatible avec la satisfaction des besoins socialement reconnus.

Dans le système du capitalisme financiarisé, les financiers et gérants de fortune, catégorie qui œuvre dans l’abstrait des chiffres et des signes, les financiers dis-je ont pris le pouvoir ultime.

Je soutiens après Michel Clouscard que même les cadres, les hauts cadres, les managers et les scientifiques sont, dans ce système, prolétarisés c’est à dire dépossédés du sens de leur travail.

Ils sont dépossédés et aliénés. Ce sens est accaparé par des prédateurs d’un genre nouveau, sorte de grands prêtres de la nouvelle religion du Pognon à tout prix.

C’est parce que les règles du jeu du système « capitaliste », système de l’accumulation sans fin, système de la recherche du profit maximum et système dans lequel l’attribution des richesses dépend d’un rapport social et non de l’utilité sociale, c’est parce que ces règles ont été bouleversées que la meilleure des choses et la plus noble, soigner son prochain a été avilie en son contraire: exploiter sa faiblesse.

En matière de santé et de pharmacie il y a maintenant conflit avéré entre les besoins de santé et les objectifs d’optimisation des cours de bourse des firmes du secteur.

Une alliance terrible, effroyable dans son fondement et dans ses conséquences a été nouée entre les firmes pharmaceutiques et les pouvoirs politiques.

L’humain, la vocation, le dévouement, la compassion ont été évacués au profit des statistiques, des bilans et des sordides calculs entre soi-disant bénéfices imaginaires et couts réels.

Les choix sont régulés par des préoccupations de plus en plus étrangères au bien-être et à la survie des populations. Les couts sont des dégâts collatéraux infligés aux individus dans leur ensemble, infligés aux peuples tandis que les bénéfices sont garantis aux firmes et à leurs banquiers.

La santé, la pharmacie, la vieillesse, sont des espaces privilégiés où se déploient ces alliances sordides.

Contrairement à ce qui disent les gens de la gauche dirigiste et étatiste, ce n’est pas le système de la libre entreprise qui est en cause, non ce qui est en cause c’est l’alliance que je décris ci-dessus, une alliance qui d’ailleurs n’est possible que parce que, de la même manière que nos systèmes ont cessé d’être vraiment capitalistes, ils ont aussi cessé d’être démocratiques.

Extraits d’un article de Bruno Bertez sur brunobertez.com

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