Enfin pour conclure, je voudrais rappeler Albert Camus et son esprit de la révolte :
C’est non seulement indispensable en pratique mais c’est seulement comme ça qu’on découvre les interstices, qu’on injecte de nouveaux possibles dans le cosmos, et qu’on a des chances de trouver les chemins du « salut » pratique
Mais même Sisyphe DOIT se révolter contre la fatalité, d’un point de vue purement existentiel, humaniste :
c’est seulement comme cela qu’on est humain, qu’on humanise l’absurde de l’Univers : par la révolte contre la fatalité.
Ainsi, si la collapsologie peut prétendre à devenir une science, si elle veut, comme la science écologique l’a fait pour l’écologie politique, pouvoir féconder une doctrine et un imaginaire politique en amenant dans le débat public les objets « d’effondrements », et ne pas devenir imperceptiblement une secte, une religion, voire un futur totalitarisme, elle doit se montrer explicitement ouverte au libre-arbitre, à la démocratie, à la politique, à l’incertitude, à l’indétermination radicale des possibles humains.
Et favoriser non pas la résignation, le repli en ses terres et la prophétie auto-réalisatrice, mais l’occupation du champ de bataille démocratique, la révolte, la découverte d’interstices dans les marges du réel, des leviers politiques pratiques, susceptibles de transformer la société, comme s’y emploient les jeunes pour le climat depuis un an.
« Alors les collapsologues, êtes-vous prêts à sortir de votre tanière pour revenir avec nous faire ensemble société ? »
Extraits d’un article de Cédric Chevalier
sur le blog de Paul Jorion pauljorion.com
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