La pandémie a montré que, dans certaines circonstances, le marché était dans l’incapacité de recueillir et de diffuser les informations nécessaires pour organiser les anticipations des acteurs économiques afin d’allouer efficacement le capital.
En effet, avec la pandémie, nous sommes passés d’une économie du risque à une économie de l’incertitude radicale, définie par le modèle de l’épidémiologie qui gère l’incertitude au gré de l’apparition de nouvelles informations, elles-mêmes rapidement remises en question par l’apparition de nouvelles données.
Les politiques ont cru que les scientifiques allaient leur donner la solution.
Or chaque pandémie est unique et les problèmes qu’elle génère dépasse les connaissances scientifiques du moment.
Les chercheurs doivent découvrir les nouvelles caractéristiques du virus en même temps qu’il se diffuse, rejeter les modèles du passé et en tester de nouveaux.
Comment décider dans ces conditions, alors que l’on sait que l’on ne sait pas encore ce que l’on saura peut-être demain ?
Du coup, l’incertitude fondamentale de la science épidémiologique a fait perdre aux politiques la confiance du public.
Désormais, au lieu d’un dilemme, les gouvernements sont maintenant confrontés à un trilemme : à la préservation de la santé et au soutien de l’économie s’est ajouté le risque d’atteinte à la liberté, redouté par une opinion défiante.
Désormais la crise du Covid-19, en nous faisant prendre conscience de la fragilité de la vie humaine, peut changer nos priorités: pourquoi accumuler du capital ? Pourquoi consommer de plus en plus d’objets à renouveler sans cesse ? A quoi sert un progrès technique qui épuise les ressources de la planète ?
« Les médecins administrent des médicaments dont ils savent très peu, à des malades dont ils savent moins, pour guérir des maladies dont ils ne savent rien. «
Voltaire
D’après Robert Boyer
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