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Nov 30

Oncle Picsou

 

 

Et pourtant, j’aimerais demander à tous les Oncles Picsou du monde, ceux qui critiquent fermement une taxation des riches jugée contre-productive, voire paralysante, dans un contexte de niveaux record des bénéfices des entreprises et des revenus de certains ménages, de se poser la question en ces termes:

Admettez que vous et moi – et les autres membres du cercle merveilleux des «1% les plus riches» – avons grandi à l’âge d’or du crédit, une époque où ceux qui empruntaient de l’argent ou prélevaient des commissions pour faire fructifier des actifs financiers avaient beaucoup plus de chances de faire fortune que ceux qui n’avaient que la force de leurs bras.

Oui, je sais, nombre d’entre vous, financiers de tous poils, avez travaillé aussi durement que je l’ai fait et réussi là où d’autres ont échoué. Un système économique juste doit toujours offrir une chance de succès. Félicitations.

 Mais vous reconnaissez (du moins, la plupart d’entre vous) la chance que vous avez eue de naître dans les années 1940, 1950 ou 1960, d’entrer 25 ans plus tard sur un marché du travail à dominante masculine et d’avoir eu le privilège de surfer sur la vague du crédit puis d’être portés par le boom du crédit ces trente dernières années. Vous n’avez pas, pour paraphraser le président Obama, «construit» la vague, vous ne l’avez pas créée. Vous avez surfé sur cette vague.

Aujourd’hui, il est temps de ranger votre planche et de partager votre chance en payant plus de taxes ou en les réformant pour favoriser la croissance économique et le travail plutôt que les bénéfices des entreprises et les fortunes des particuliers

Les compatriotes ordinaires, les 99% restants, n’ont plus d’argent, Monsieur le Président. En revanche, les 1% les plus riches et les entreprises en ont. Votre administration pourrait peut-être se pencher, dans les semaines et les mois à venir, sur un moyen d’inciter les investisseurs étrangers, les entreprises américaines et les 1% les plus riches à investir aux Etats-Unis.

 Si nous ne réussissons pas à identifier de nouveau «iGadget» ou d’innovation biotechnologique dans lesquels investir, pourquoi ne pas tout simplement rapprocher Etat et entreprises privées au sein d’une banque de financement des infrastructures pour rénover nos aéroports, nos rues ou nos systèmes d’approvisionnement en eau, qui sont dignes du tiers monde?

 

Bill Gross   Pimco

 

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