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Nov 14

Moins et mieux

Au fur et à mesure que les choses avancent, il devient de plus en plus évident, que le basculement de notre monde est proche. Seuls Pascal Bruckner et quelques économistes ne voient pas le problème de notre époque et continuent comme si de rien n’était.

    Si tout le monde s’accorde sur l’imminence du tournant les divergences sont profondes sur la nature du nouveau monde qui vient ainsi que sur les solutions à apporter. Les sites internet et blogs annonçant la chose sont légions mais le pessimisme domine quand ce n’est pas le cynisme.
    Commençons par le constat : il sont maintenant légions les bloggeurs convaincus de l’imminence d’un effondrement. En fait ce constat est à la portée de tous. La lecture de quelques chiffres sur la dette des états et des banques, la raréfaction des ressources, la pollution, le réchauffement climatique et la croissance démographique suffit à vous faire prendre conscience en cinq minutes de l’inéluctabilité d’une collision sur le mur de la réalité du train fou de notre civilisation contemporaine.
    Faire ce constat ne fait pas de vous un prophète, tout le monde peut le faire. Le prophète c’est celui qui pourra nous dire à quoi ressemblera ce monde, une fois le tournant amorcé. Le héros c’est celui qui aurait des solutions réalisables maintenant pour atténuer le choc. Sur ce point, les bloggeurs se font plus rares. La plupart restent cantonnés dans la position ricanante, singeant l’impuissance des dirigeants en se lançant des fleurs à chaque fois que le chaos progresse en insistant sur le fait qu’il l’avait bien dit.
    Il faut le dire, la plupart de ces sites convergent vers le pessimisme : dépression, suppression de la classe moyenne, violence, repli sur soi, détérioration de la qualité de vie et pour certains, chaos, guerres, destruction. Rares sont ceux concevant la possibilité d’un sursaut ou d’une opportunité. On en trouve toutefois dans les milieux décroissants qui comptent sur la fameuse «pédagogie des catastrophes» et espèrent l’avènement d’une société de décroissance plus en phase avec la nature et avec nous-mêmes.
    Pour ma part, l’une des raisons principales de l’immobilisme de nos dirigeants est la quasi-totale absence d’un niveau de pouvoir global alors que les crises et les problèmes, eux sont biens planétaire. Personne ne pouvant régler le problème pour tout le monde, personne ne voulant commencer seul les concessions chacun tire la couverture de son coté afin d’atténuer l’impact des crises que nous connaissons.
    L’idée qu’un accroissement rapide et violent des problèmes soit nécessaire à la mise en place de tels niveaux de pouvoir me semble cohérente. Il ne serait donc pas impossible que cette aggravation aiguë de la situation pousse dans la rue les forces nécessaire à la remise en question de la toute puissante souveraineté des états.
    Il n’est donc pas étonnant de voir que Stéphane Hessel et Edgard Morin aient récemment décidés de proposer ensemble des revendications concrètes aux indignés parmi lesquelles: la création d’instances onusiennes visant à proposer des solutions globales aux problèmes actuels.
    Après tout, n’est-ce pas la guerre mondiale qui a créé l’Europe, la guerre froide qui a créé l’Otan ? Quand il faudra… il faudra. Il ne me semble donc pas impossible qu’en bout de course une évolution positive soit constatée.

Mais quelque soit cette évolution elle devra organiser le moins. Car ce qui nous attend c’est moins de ressources, moins de biens, moins d’énergie, moins de pouvoir d’achat et la première conversion requise c’est d’admettre cet état de fait. Mais ceci ne doit pas nécessairement être perçu comme un déclin. Ce bruit là augmente aussi… une exaspération de plus en plus grande de cette société de consommation. Nous en reparlerons !

 

Mathieu Peltier             Le grand tournant.over-blog.com

 

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