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Sep 03

L’Odyssée

Le cachot d’aujourd’hui s’appelle « les écrans ». Ils sont pires que les murs de la cellule. Ils s’élèvent partout. On ne les voit plus, on ne peut les abattre

Pourtant, on y trouve encore des chemins de traverse – notamment en empruntant en France les « chemins noirs » – et nombre de contemporains semblent soucieux de préserver leurs contrées de l’emprise technique, du désastre écologique et du développement économique effréné.

Cependant, je ne désespère pas ni ne « m’amertume ». Il y a des échappées possibles, à la portée de tous, il suffit d’avoir de l’imagination.

Pour cela, il faut chercher ses traverses, ses propres forêts, prendre la fuite, pousser la porte « entrée interdite ». Phénomène inédit dans l’histoire de l’homme : vivre mieux aujourd’hui consiste à échapper aux développements du progrès !

Il faut préalablement nouer les draps pour s’échapper du cachot

Il y a dans l’utopie politique, le messianisme religieux et le fétichisme technologique un ressort commun. Ces trois instances appellent à un monde meilleur plutôt qu’à la conservation de ce qui nous est donné en partage. Révolution pour les uns, Vie éternelle pour les autres, Innovations pour les troisièmes. C’est la même promesse différemment formulée que la vie se joue demain.

Je crois le contraire. L’homme aime espérer, cela l’affranchit d’agir.

Certains hommes contestent les fausses prophéties. Ils ne veulent pas être augmentés, ils renouent avec l’ordre, la tempérance, la simplicité, Je crois à un usage du monde selon le principe de l’école buissonnière.

Faire un pas de côté n’est pas la même chose que faire demi-tour.

Je crois à un usage du monde selon le principe de l’école buissonnière. Marcher, lire, grimper aux arbres, apprendre l’astronomie, que sais-je encore ?

Je cherche l’universel mais le monde est brisé, séparé, jonché de tessons.

Je voudrais bien aimer l’Autre, mais je ne connais qu’une palette de gens sans ressemblances. Certains : des salauds. D’autres : merveilleux.

En outre, je ne crois pas que la masse des colibris peut changer les choses.

Quand croît le péril, le salut ne vient pas du peuple, mais d’un grand homme ou d’un petit nombre d’individus très valables.

« Humanum paucis vivit genus »

Extraite d’un article de Sylvain tesson leblogalupus.com

 

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