[Capitalisation ou répartition, même combat, c’était une illusion. Il va falloir trouver autre chose] – alpha.b
La chute de la démographie en Europe fragilise la solidarité entre générations. Mais la phase de destruction de richesse financière dans laquelle le monde est entré après la crise de 2008 questionne tout autant les retraites par capitalisation.
Décidément, il n’y a pas pas de solution simple au casse-tête des retraites. On savait que l’Europe vieillissait. La situation ne s’arrange pas, nous dit la Commission européenne dans un document publié jeudi. Le Vieux continent n’a jamais autant mérité son nom. Il connaîtra cette année un basculement historique : la population européenne âgée de 20 à 59 ans va commencer à baisser alors qu’elle était restée en augmentation constante depuis la dernière guerre. Pendant ce temps, le nombre d’Européens âgés de plus de 60 ans seront 2 millions de plus chaque année pendant au moins une décennie.
Les bilans des fonds de pension laminés
Mais ce n’est pas tout. On savait qu’avec une telle évolution démographique, il devenait de plus en plus difficile de faire financer les retraites par les actifs. Les systèmes par répartition avaient du plomb dans l’aile mais on pensait connaître la parade : la capitalisation. A présent, même Bruxelles reconnaît que la crise financière a sérieusement hypothéqué cette option.
Elle a littéralement laminé les bilans des fonds de pension. “Nous devrions porter un regard nouveau (sur) la connexion entre marchés financiers et fonds de pension, pas dans la perspective de réduire leur taille mais de revoir” leur fonctionnement, a dit jeudi Laszlo Andor.
Le commissaire européen en charge des Affaires sociales présentait un « livre blanc » sur les retraites qui ouvre des perspectives saisissantes sur le défi démographique européen. Pour un quart des Européens, la retraite est déjà la principale source de revenus. « Si les pays européens ne parviennent pas » à créer des systèmes soutenables, « des millions d’Européens feront face à la pauvreté », souligne cet économiste socialiste hongrois.
De nombreux pays concernés
Après la crise, la destruction de richesse détenue par les fonds de pension a été brutale. La baisse des actifs des fonds de pension fin 2010 en comparaison à fin 2007 atteignait respectivement 10 et 13% en Belgique et en Espagne. « En Irlande, certains fonds ont perdu 50% de leurs actifs », a dit jeudi Laszlo Andor.
Le problème n’est pas circonscrit aux pays traditionnellement dotés de grands fonds de pension comme les Pays-Bas ou le Royaume-Uni. Il est particulièrement grave dans les pays qui, comme en Europe centrale ou dans les Balkans, ont fait le choix, à la fin des années 1990 de système de retraite obligatoire par capitalisation. La Pologne, la Hongrie, la République slovaque, l’Espagne ont vu leurs fonds afficher des taux de rendement réels… négatifs entre 2008 et 2010.
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