[Après le prototype (la Gréce), le beta test. Que l’on puisse encore se poser la question de ce qui peut se passer dépasse l’entendement. Les autistes iront au bout du bout et il faudra recoller les morceaux] –alpha.b
Le Produit Intérieur Brut espagnol, de 1’050 milliards d’Euros en 2011, devrait régresser de l’ordre de 2 à 2.5% cette année dans un contexte où le chômage est de 24% et où ce chiffre dépasse les 50% chez les jeunes de moins de 24 ans. En fait, l’ensemble des statistiques espagnoles sont condamnées à s’aggraver cette année : un chômage à 30% est effectivement probable alors que les endettements des privés espagnols atteignent 75% du P.I.B. national et que le système bancaire a un besoin vital de près de 80 milliards en capitaux supplémentaires.
Sachant que la dette publique devrait atteindre – à 800 milliards d’Euros – le niveau de 80% du P.I.B., soit en très nette progression par rapport à 2010 où elle n’était que de 61%. Avec un tel palmarès, les marchés ne se privent à l’évidence pas d’alourdir davantage la charge de la dette espagnole. Tout à fait emblématique à cet égard étant l’appel de fonds lancé la semaine passée par l’Espagne qui a tout juste pu récolter 2.6 milliards d’Euros à un taux record de 5.85%. Pourtant, le pire est encore à venir car ce pays – qui doit impérativement lever près de 190 milliards en moins d’une année ! – devra donc descendre en moyenne dans l’arène des marchés toutes les deux semaines afin de se procurer ces liquidités à même de lui permettre de rembourser ses échéances.
L’Espagne relèvera-t-elle cet immense défi ? Sa seule et unique chance consiste en un soutien indéfectible de la Banque Centrale Européenne qui sera néanmoins empêchée par l’Allemagne d’ouvrir le robinet des liquidités. Attendons-nous à un remake des erreurs monumentales commises avec la Grèce où l’Allemagne n’autorisa le déblocage des secours qu’en toute dernière extrémité. En d’autres termes, l’Allemagne compte et espère gagner du temps et ne donnera le feu vert à la BCE que dès lors que l’Espagne aura atteint le point de non retour.
L’Espagne n’est cependant – et de très loin – pas la Grèce car il est strictement impossible de concocter en dernière minute un plan de sauvetage pour la grande Espagne ainsi que ce fut le cas pour la petite Grèce… Cette même Grèce ayant du reste occupé le devant de l’actualité depuis si longtemps que tout le monde – et en premier lieu les dirigeants européens – ont aujourd’hui complètement oublié pourquoi était-il crucial de la sauver ?
Michel Santi
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