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Fév 01

Les riches

[Une réflexion déjà ancienne mais pleine de bon sens. Il est même possible de l’étendre vers nos élites salariées de grandes entreprises ou grandes administrations qui ne se sont jamais posé la question de savoir si elles valaient ce qu’elles étaient payés, sans même parler des bonus et autres retraites chapeaux.

Une petite consolation toutefois, elles ont été tellement brillantes qu’elles n’ont aucune chance de toucher ce qu’elles imaginent sur la durée, même avec l’aide de la BCE. Malheureusement cela risque d’être aussi vrai pour les autres et pour la grande majorité cela peut poser de graves problèmes.] –alpha.b

 

 

Si un inspecteur des finances ou un conseiller d’état ou n’importe quel énarque se met à faire de la politique très jeune et qu’il soit élu jusqu’à sa retraite de fonctionnaire à 60 ans, bien qu’il ait été détaché de l’administration toute sa vie, il touchera sa retraite.

Imaginons qu’il ait été élu député plus de trois fois, il touchera sa retraite de député à taux plein. S’il a été Maire d’une grande ville de Province et/ou conseiller régional, re-retraites.

Bref, imaginons que notre homme qui a atteint 60 ans touche toute une série de retraites additionnées les unes aux autres qui se montent a 250 000 Euros. Sa chère épouse (beaucoup plus jeune que lui bien sur) touchera quant à elle une pension de réversion qui au Sénat se monte a 100 % de ce que touche le Sénateur à la retraite. On est content pour elle.

L’espérance de vie de notre héros qui a fait don de sa personne à la France est d’environ 30 ans.

La question est donc toute simple : quel capital un homme comme moi doit-il déployer pour toucher une retraite équivalente a 250 000 euro/ans qui passera ensuite à mon épouse (qui a mon âge) et pour que cette retraite soit complètement garantie par L’Etat Français et totalement indexée sur l’inflation ?

La réponse est très simple ; Les obligations indexées sur l’inflation, très longues et garanties par l’Etat Français donne aujourd’hui un rendement dans le marché inférieur à 2 %. Mettons 2 %, je suis bon prince.

Pour toucher 250 000 Euros de revenu, il faut donc que mon capital soit de 250000/0.02, soit de 12 500 000 Euros.
Malheureusement, et compte tenu de l’impôt sur la fortune, ce capital devra payer 1% du capital chaque année, ce qui réduit ma rentabilité de moitié.

Il faut donc que mon capital soit de 25 millions d’Euros pour que je touche ce que mon haut fonctionnaire va toucher dans les trente ans qui viennent.

Comme je serai mort avant, ma veuve ou mes ayant droit devront payer 60 % sur ce capital à mon décès, alors que la veuve éplorée de notre homme d’Etat/fonctionnaire que le monde entier nous envie ne payera rien.

Bref, bon libéral et chaud partisan et depuis toujours de la justice fiscale , je propose que tous ces hommes ou femmes qui nous ont mis dans la situation de faillite dans laquelle nous nous trouvons soit taxés sur le capital virtuel qu’ils ont accumulés à nos dépens depuis des années. Ces gens sont en fait puissamment « riches » et ne payent RIEN sur cette richesse.

Qui plus est, ils ont un risque zéro sur le flux de revenus à attendre, ce qui est loin d’être mon cas. On devrait promulguer toutes affaires cessantes une Loi qui préciserait que toute retraite payée par le secteur public et dont la valeur actualisée serait supérieure au montant a partir duquel l’impôt sur la fortune s’applique devrait supporter cet impôt sur la fortune.

Il s’agit la d’une question de Justice Sociale et je n’ai pas le moindre doute que dans l’esprit de sacrifice au bien du public qui à toujours été le leur, ils ne bousculent au portillon pour payer encore plus comme ils le réclament aux autres « riches ».

Voila qui redonnerait au citoyen de base la confiance dans nos élites. Je n’ai pas le moindre doute que cette proposition pleine de bon sens et d’esprit civique va être retenue dans un avenir très proche. Cependant, quand je soumets cette idée a certains d’entre eux qui se trouvent être parmi mes amis, je ne recueille que des ricanements et me fait traiter de « démagogue ».

Et pourtant, de Gaulle quand il a quitte L’Elysée en 1969 n’a accepté que sa retraite de Colonel.

Il faut à leur décharge dire qu’il avait été beaucoup moins utile au pays que nos énarques…

Charles Gave

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