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Fév 02

La blague

[ Article qui illustre bien le désarroi de la Finance dans sa dimension particuliere de l’économie virtuelle qui ne repose  plus sur rien puisque tout est cassé depuis 2008. Non le système financier n’est pas une blague, mais il est devenu une arnaque planétaire que l’on découvre petit à petit.] – alpha.b

 

 

 

 

Eric Sprott : “ Le système financier est une blague”

L’année 2011 a été un carrousel d’autres plans de relance, de reports et de dénis. Tout le monde est épuisé dans la zone euro; il est impossible de régler le problème, la dette est trop élevée et les politiciens ne savent pas ce qui se passe. Il n’y a eu aucun changement structurel. Nous ne sommes pas encore sur la bonne voie. La dette mondiale est maintenant plus élevée qu’il y a un an, et c’est toujours la même rengaine : prolonger et prétendre, prolonger et prétendre…nous tournons en rond, et cela n’est guère amusant.

Même si nous l’avons mentionné en octobre 2007, et une fois de plus en septembre 2008, nous nous sentons obligés de répéter une vérité évidente : le système financier est une blague. C’est une véritable blague cyclique qui défie tous les efforts pour le redresser. La boutade s’est poursuivie cette année avec quelques scandales, reports et interventions importants, qui ont souligné la dépendance soutenue du système aux interventions gouvernementales.

À part les exceptions flagrantes des effets du Trésor américain et du dollar américain (et nous devons admettre que ces deux catégories d’actif figurent parmi celles que nous préférons le moins), l’année qui vient de s’écouler n’a pas récompensé la sélection rigoureuse des titres ou les refuges sûrs. De nombreux développements survenus pendant l’année frisaient le ridicule, et en dépit de quelques nouvelles positives aux États-Unis, rien n’a permis de mettre notre vision pessimiste à l’épreuve. En fait, notre vision a plutôt été réaffirmée.

Parlons tout d’abord de MF Global. Plus de deux mois après l’éclatement du scandale, les hauts fonctionnaires fédéraux n’arrivent toujours pas à trouver la somme manquante des comptes des clients, estimée à environ 1,2 milliard $ US1. Toute cette histoire a donné du fil à retordre au CME, organisme d’auto réglementation responsable de s’assurer que les courtiers négociant des contrats à terme respectent les règlements.

Normalement, lorsqu’une maison de courtage fait faillite, le CME est censé fournir les filets de sécurité nécessaires pour maintenir la liquidité dans les comptes des clients, c’est à dire permettre la continuation des opérations de négociation pendant que la faillite se règle. Or, dans le cas de MF Global, ceci ne s’est jamais produit. Les comptes des clients ont été gelés pendant des semaines. Les fonds manquent à l’appel depuis plusieurs mois, ce qui semble une éternité pour les clients qui ont été pris à court.

Le plus grand choc a été de voir jusqu’à quel point le CME a été inapte et incapable
1) de prévenir la fraude à priori, et 2) de récupérer les actifs des clients par la suite.

Le CME s’est essentiellement débiné de ses responsabilités, n’offrant rien de plus que quelques communiqués de presse de routine en cours de route. Il est étonnant de signaler que cet organisme s’est également empressé de trouver des excuses expliquant sa non-intervention. Selon ses porte parole, ce n’était réellement pas la faute du CME, puisque cette société n’avait « aucun contrôle sur la disposition des fonds distincts des clients qui étaient détenus par MF Global plutôt que par CME Clearing »2.

 L’examen surplace des activités d’exploitation de MF Global effectué par le CME la semaine précédant la faillite démontre que la maison de courtage se conformait entièrement à tous les règlements. Par conséquent, le CME s’en est lavé les mains. Or, bien sûr qu’il s’agissait de leur problème, puisque c’est la raison d’être même du CME : protéger les clients dans des situations de fraude ou de faillite; protéger « l’intégrité de la bourse des valeurs ».

Par: Eric Sprott et David Baker Gestionnaires de Sprott Asset management fev12

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