La comptabilité en partie double qui s’est vraiment développée en Italie au XIII siècle est une merveille de logique. Sans sa création, le capitalisme n’aurait sans doute pas pu voir le jour. Le principe en est simple : Il est impossible de passer une seule écriture, il faut toujours en passer deux.
Si vous achetez une voiture pour votre société et que vous la payez cash, le compte voiture de fonction augmentera du prix de la valeur de la voiture, et le compte cash diminuera d’un montant équivalent. Et toutes les sorties de cash en fin de parcours s’équilibrent avec toutes les entrées de cash, soit qu’il s’agisse de recettes soit qu’il s’agisse d’emprunts ou d’amortissements.
Bref, la comptabilité vous apprend « Qu’un repas gratuit, ça n’existe pas » comme le disait Milton Friedman.
Ainsi, quand un homme politique propose une nouvelle dépense, je vois en général assez vite au crédit de qui il faut l’enregistrer (ceux qui vont voter pour lui) mais j’essaie aussi autant que faire se peut de comprendre au débit de qui elle va aller, c’est-à-dire qui va payer.
Prenons le « débat » absolument surréaliste qui a lieu en France en ce moment sur ce qu’il est convenu d’appeler le « Revenu Universel ».
Je vois très bien qui va bénéficier de cette « libération », Pas de problème sur le poste « crédit » donc mais je dois passer une seconde écriture…
A qui vais-je donc attribuer le débit ?
Nos passagers clandestins qui sont dans le bus mais qui n’ont pas payé leur ticket peuvent présenter leurs créances sur trois formes de travail, le travail du passé, le travail du présent ou le travail du futur.
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Le travail du passé, qui en bonne théorie économique s’appelle le stock de capital, est égal à l’épargne des générations passées. Et comme le stock de capital va baisser, les générations futures vont avoir un niveau de vie fortement en baisse.
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Le travail actuel. La proposition est simple pour ceux qui ne travaillent pas : Ils ont un droit inaliénable sur la production de ceux qui travaillent.
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Le travail du futur. Qu’à cela ne tienne me diront les partisans de ce projet brillant d’intelligence et de générosité. Pour financer tout cela il suffira à l’Etat d’emprunter sur les marchés financiers, c’est-à-dire de faire payer ceux qui ne sont pas encore nés et qui donc n’ont pas pu voter cette merveilleuse proposition.
Encore une fois en effet, nous avons une proposition faite par des « Oints Du Seigneur » qui n’ont jamais travaillé ailleurs que dans le secteur public ou dans la politique. Aucun n’a jamais fait une échéance de sa vie ni trouvé un client pour pouvoir payer ses salariés.
Et bien sûr, fidèles à leurs habitudes, ils ne nous présentent que le côté « crédit » et personne ne nous parle du côté « débit », c’est-à-dire de qui va payer et comment. Comme toujours, quand il s’agit d’une proposition faite par mes ODS, il n’y aura que des gagnants.
Hélas, dans la réalité comptable Il faut inscrire le débit au compte de ceux qui bossent, qui ont bossé ou qui vont peut-être bosser dans le futur.
Extraits d’un article de Charles Gave institutdeslibertés.org
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