La crise politique qui semble engloutir les pays occidentaux, et plus particulièrement l’Europe, suggère que nous pourrions être proches ou même avoir déjà atteint le point identifié par Joseph Tainter au delà duquel notre manière « normale » de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés – à savoir investir dans la complexité organisationnelle et technique – fournit des rendements décroissants.
Si tel est le cas, nous ne devrions pas être surpris de voir de plus en plus de nos systèmes économiques, techniques, politiques et sociaux complexes présenter des signes de stress croissant, ou même parfois des signes d’échec.
Alors que notre capacité à investir dans un supplément de complexité continue à être érodée par les contraintes biophysiques liées en particulier à l’énergie, nous devrions nous attendre à voir ces signes de stress systémique se multiplier et s’accentuer.
Cette évolution pourrait conduire, à terme, à une sorte de rupture systémique et à une « simplification » sociétale forcée.
Les révoltes populaires contre la mondialisation, l’UE ou le multiculturalisme sont des signes que nos sociétés éprouvent d’ores et déjà du mal à maintenir leur niveau de complexité et sont soumises à de puissantes forces qui les tirent vers un niveau de complexité plus faible (économies localisées, gouvernance nationale, sociétés homogènes, etc.).
Commentaire sur le blog de Paul Jorion
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