[La Grèce, laboratoire expérimental du nouveau paradigme. Et ce n’est que le début du réveil]-alpha.b
Aujourd’hui, une révolution des patates est en marche. Devant le prix des pommes de terres grecques, qui subissent la concurrence française notamment, nombreux sont ceux qui ne consomment pas celles qui sont produites en Grèce. Avec la crise et la réduction forte du pouvoir d’achat grec, le tubercule a lui aussi du mal à se retrouver dans certaines assiettes.
Il y a quelques mois déjà, un producteur avait décidé de distribuer la totalité de sa production à la population d’Athènes en souffrance. Un don qui a fait des émules puisque d’autres donations ont suivis et ont permis de faire des distributions hebdomadaire sur la place Syntagma.
Où est la révolution ?
Désormais, des producteurs se rassemblent et proposent de supprimer les intermédiaires, pour rendre le tubercule accessible à la majorité de la population. Les agriculteurs disent qu’il en coûte environ 20 cents pour produire un kilo de pommes de terre, mais que les grossistes les achètent pour 10-12 cents pour les vendre dans les supermarchés, qui les vendent pour environ 60-70 cents le kilogramme. Confronté à une perte, de nombreux producteurs disent qu’ils ont même été incapables de mettre leurs produits sur le marché.
Ilias Tsolakidis, 54, (source : washingtonpost) qui fait partie d’un groupe de bénévoles dans le nord de la Grèce, a, dit-il, contacté un agriculteur de pommes de terre dans le nord de la Grèce la semaine dernière et a mis en ligne une publicité sur Internet offrant la possibilité de commander directement auprès du producteur au prix coûtant. Il a été submergé par les réponses : le mercredi, les 24 tonnes de pommes de terre de l’offre avaient été vendues, pour 534 familles.
La récolte est ainsi vendue au prix coûtant de 20 cents le kilogramme. Lefteris Kostopoulos, l’agriculteur qui a mis ses patates en vente samedi, n’a pas fait de profit sur la transaction. Mais, dit-il, « au moins, il a réussi à vendre plus de la moitié des produits qu’il avait stockés dans son entrepôt ».
A Salonique ce matin (photos @teacherdude), voilà comment se passait la distribution des patates (en grec patatès) :
Peu importe, car si le mouvement des AMAP n’est pas en place en Grèce, la situation dramatique du pays laisse un espoir d’une organisation populaire accélérée permettant à chacun de vivre sans doute plus dignement. En tout cas, les producteurs pourraient ne pas perdre d’argent tout en permettant à plus de familles de manger à moindre frais. Voilà une idée qui en tout cas va plaire au mouvement « Mangez grec ! ». Et peu importe les pertes de la grande distribution, qui rappelons le, est très souvent impliquée dans des scandales, voir ici.
Aux dernières nouvelles, les bénévoles du groupe d’action Pieria annoncent que de nouveaux produits seront proposés directement depuis les producteurs, tels que l’huile, le riz, les haricots et les pâtes. (source www.alterthess.gr)
Révolution alimentaire ?
Et si une autre société, plus humaine, plus à l’écoute des autres, était, par survie, en train de se mettre en place ?
http://www.okeanews.fr/la-revolution-des-patates/
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