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Fév 01

La Chine

La Chine n’est pas un miracle de croissance de 10 000 milliards de dollars et des défis sur la transition ; c’est un pays quasi-totalitaire qui s’est lancé dans une frénésie d’exploitations minière, de constructions, d’emprunts, de dépenses et de spéculation avec une ampleur telle qu’on ne l’a jamais vue dans l’histoire.

Ce faisant, elle est devenue un volcan incendiaire de dettes irremboursables et de surinvestissements inutiles et fous. C’est le plus gros accident de l’histoire humaine, un train fou qui fonce vers un gouffre sans fond.

Et cela fait toute la différence. Si la Chine s’effondre, l’économie mondiale ne pourra éviter un bouleversement financier et macroéconomique effroyable. Non parce que la Chine représente 17% du PIB mondial, qui est de 80 000 milliards de dollars, ni qu’elle est le moteur de la croissance mondiale depuis le début de ce siècle.

En fait, la Chine est l’épicentre pourri du plongeon mondial qui dure depuis deux décennies dans une immense escroquerie monétaire et explosion du crédit encouragées par les banques centrales et qui a déformé et déstabilisé la trame même de l’économie mondiale.

 Mais en Chine, la folie financière a atteint un extrême insondable parce qu’au début des années 1990, une oligarchie désespérée de despotes armés de mitrailleuses a découvert une meilleure façon de régner — la planche à billets au sous-sol de la Banque populaire de Chine (BPC) — et ce juste au bon moment (pour eux).

Elle a imprimé à tout va. Achetant des dollars, des euros et d’autres monnaies à tour de bras afin de fixer sa propre monnaie et faire tourner les usines à exporter de M. Deng, la BPC a vu passer son bilan de 40 milliards de dollars à 4 000 milliards de dollars en seulement deux décennies. On n’avait jamais rien vu de semblable dans l’histoire des banques centrales — ni même dans les rêves les plus fous des économistes quant à ses capacités.

La planche à billets de la BPC fonctionnant à plein régime, cette dernière a à son tour émis du crédit à grande puissance. Au milieu des années 1990, la Chine avait environ 500 milliards de dollars d’encours de crédit publics et privés — à peine une fois son minuscule PIB. Aujourd’hui, ce chiffre s’élève à 30 000 milliards de dollars, voire plus.

La Chine est comme un train fou se dirigeant aux bords du précipice économique de la planète – une Terra Incognito monétaire — basé sur le principe circulaire d’emprunts, constructions, emprunts. Par essence, c’est un immense procédé de ré-hypothèque où la « dette » de l’un devient « l’actif » de l’autre.

La Chine se trouve donc au bord du plus grand appel de marge de l’histoire. Une fois que la valeur des actifs commencera à chuter, ses pyramides de dette seront exposées aux échecs de performance. Indubitablement, le régime luttera pour continuer son impression monétaire pendant un mois ou un trimestre, mais déjà les fractures apparaissent partout parce que le crédit a été trop loin, trop fort.

Tout comme le canon de Mao, l’impression monétaire a une date limite de vente.

Extraits d’un article de David Stockman  la chronique Agora

 

 

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