[Il est quand même difficile de trouver de quoi se réjouir ………… même pour 2014 !]-alpha.b
Tout d’abord, il y a les chiffres de la croissance de la zone euro pour le quatrième trimestre de 2012 – la zone dans son ensemble accuse une contraction significative de son PIB, de 0,6%. Cela n’est pas si surprenant, mais c’est tout de même pire que prévu. Bien plus, il y a peu de signes d’espoir.
Comme le montre le graphe ci-dessus, l’Allemagne présente une contraction de 0,6%, l’Italie de 0,9% et le Portugal une contraction massive de 1,8% (que nous détaillerons par la suite). La contraction de 0,3% de l’économie française semble bien légère en comparaison, même si elle confirme que l’économie française n’aura enregistré aucune croissance en 2012. Cela met également le holà aux espoirs du gouvernement français d’atteindre ses projections de croissance pour 2013 ou ses objectifs de réduction du déficit . Ce trimestre a été pour tous ces pays la pire performance de croissance de ces quatre dernières années.
L’agence italienne de statistiques a confirmé que la croissance pour 2012 était négative de 2,2%, un rappel à point nommé du vrai problème de l’Italie : un manque de croissance endémique et chronique. L’absence de toute politique crédible pour corriger le tir dans l’actuelle campagne électorale devrait préoccuper fortement l’Europe toute entière.
Le Portugal se distingue des autres, mais pas de façon positive. Avec le recul de l’économie de 1,8% au dernier trimestre, l’année 2012 affiche une récession de 3,2%. Si on met ce chiffre en parallèle avec le recul de l’économie allemande, attribué à l’effondrement de la demande européenne pour les exportations allemandes, cela met en évidence le risque non négligeable pris à espérer un rétablissement des exportations dans une zone euro toute entière en proie à la récession. La croissance hésitante des États-Unis et de la Chine fin 2012 a probablement créé un effet modérateur supplémentaire.
Tout compte fait, les seuls pays présentant des données franchement positives sont les petits pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est – tout particulièrement l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Certains souligneront qu’il s’agit des pays qui ont mené à bien une série importante de réformes structurelles et de dévaluation interne.
Quoi qu’il en soit, ils ne sont pas de taille suffisante pour tirer le reste de la zone euro hors du marécage où elle s’est enlisée.
Pendant ce temps également, l’agence de statistiques grecque Elstat a publié ses chiffres pour le chômage grec en novembre 2012. Tout confondu, le chômage atteint 27%. Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, ce chiffre dépasse largement l’estimation de la troïka EU/FMI/BCE pour la fin 2012, qui était de 24,4% (et ce même après sa nette révision à la hausse par le rapport du FMI sur la Grèce datant de janvier).
Cependant, de façon plus inquiétante, le chômage chez les jeunes a atteint un 61,7% impressionnant. Réfléchissez un instant à ce pourcentage – il est absolument exceptionnel, surtout si on le compare à sa valeur trois ans auparavant : 28%.
On ne peut s’empêcher de se demander combien de temps des taux de chômage aussi élevés pourront être maintenus avant que les conséquences politiques et économiques ne soient trop lourdes pour être assumées par l’État seul (c’est-à-dire avant que la Grèce ne demande plus de financement à la zone euro, et plus de concessions concernant son plan de réformes). Encore une fois, le risque est que le tissu social grec commence à se déliter sous cette pression constante.
L’optimisme a été très présent dans la zone euro ces derniers temps, parfois de façon justifiée, et nous devons nous en réjouir. Mais ces chiffres doivent être un rappel opportun de ce que l’on peut considérer comme le plus grand défi de tous pour la zone euro : comment retourner la tendance d’un déclin lent et tenace,
Si les dirigeants européens avaient pensé l’espace d’un instant pouvoir se reposer sur leurs lauriers, ils peuvent se raviser.
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Sur le web. Traduction Contrepoints.
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