Le cycle haussier a été initié en 2008 par la décision des organes de régulation comptable, à la demande des parlementaires, de suspendre les règles qui obligeaient à inventorier les actifs bancaires au prix du marché (FASB 157).
A la faveur de cette suspension, les banques ont pu retenir la valeur qui les arrangeait pour comptabiliser leurs actifs, ce qui leur a permis d’échapper à la faillite.
La mise en place de politiques monétaires non conventionnelles, articulées autour des taux d’intérêt zéro et des QE avait à cette époque, selon ses promoteurs, pour fonction de faire chuter les couts d’emprunts pour soulager les débiteurs, aider les ménages à conserver leur habitation et empêcher les banques de faire faillite.
Par la suite, il est apparu que les autorités monétaires avaient des objectifs plus complexes et plus discrets comme : faire baisser le coût des emprunts du gouvernement, financer les déficits, faire baisser le dollar pour être plus compétitif, soutenir la consommation des ménages par le crédit, et finalement, les autorités ont reconnu le pot aux roses:
Elles s’étaient fixé comme but de créer un effet de richesse artificiel par la mise à zéro des taux et la création de liquidités.
Récemment, l’ancien président de la Fed de Dallas, Dick Fischer a osé dire clairement et publiquement ce qui n’était connu que des spécialistes :
La Fed s’est débrouillée pour provoquer une énorme rally boursier afin de créer un effet de richesse … « elle a injecté de la cocaïne et de l’héroïne dans le système (quantitative easing + taux zéro) … maintenant nous maintenons tout cela avec de la Ritaline ». La Ritaline est un médicament bien connu des Américains (qui en abusent), médicament pour traiter l’hyperactivité.
Bref, le fait important c’est que maintenant il y a une prise de conscience claire de ce qui s’est passé. Quasi tout le monde comprend: les causes, les effets; le mal et les remèdes; les effets positifs et les conséquences négatives. Après une prise de conscience, se produit un effet d’apprentissage et plus rien n’est comme avant.
On comprend que l’on a traité le problème de l’excès de dettes par la création d’encore plus de dettes; on comprend que la hausse du prix des actifs n’était pas spontanée, mais qu’elle était recherchée et que son origine était dans le couple « héroïne + cocaïne », c’est à dire « Quantitive easing + taux zéro ».
Comme la situation américaine a évolué au niveau de l’emploi et que l’on observe un certain frémissement de la hausse des prix, les autorités , conformément à leur double mandat formel, sont obligées de s’interroger: est ce que l’on continue ou est-ce que l’on arrête?.
A cette question personne n’a de réponse à ce jour. Le dilemme est d’autant plus crucial que les marchés sont nerveux malgré la Ritaline, ils sont très endettés, très vulnérables et surtout très chers. On ne peut compter sur les investisseurs de long terme pour faire la contrepartie
Faute de pouvoir trancher, on tergiverse et on essaie de gagner du temps, de moduler et en quelque sorte de favoriser un atterrissage en douceur.
Ce concept d’atterrissage en douceur est très à la mode et il traduit bien la situation mondiale marquée par une lévitation générale et un risque de crash.
Le gradualisme et le doigté suffiront-ils ? S’ils réussissent, le public au lieu d’être ruiné d’un seul coup, le sera, mais sur longue période. Au choix, à vous de choisir!
En fait nous sommes à deux endroits en même temps;
-d’abord: à la croisée des chemins
-ensuite: dans l’impasse
On comprend qu’il faille beaucoup de Ritaline.
Extraits d’un article de Bruno Bertez brunobertez.com
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