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Juin 14

Dilemme

Il ne me semble pas que la France réunisse les conditions de retour à la souveraineté du peuple dans le cadre de la nation.

Car cela suppose que le peuple partage des valeurs cohérentes. Or en France, la devise républicaine soumet le pays à une injonction contradictoire qui rend impossible ce partage. En effet, le principe d’égalité est généralement revendiqué comme soumis à l’impératif d’une égalité de résultats au lieu d’être compris comme une égalité de moyens.

Or l’impératif d’égalité de résultat est incompatible avec le principe de liberté et cette incompatibilité rend caduc l’idéal de fraternité posé entre des individus censés se reconnaître comme appartenant à un même peuple.

Du coup, les Français sont profondément divisés par un pacte républicain incohérent qui sème la confusion et qui les empêche de nourrir le sentiment d’appartenir à un peuple homogène et constitutif d’une nation.

En outre, plus les individus évoluent, plus ils se différencient et plus ils se trouvent des appartenances qui ne correspondent ni à un peuple, ni à une nation, sans pour autant être des « hommes des bateaux », car ils peuvent avoir une appartenance territoriale puissante qui en fait toujours des « hommes des arbres ».

Ma conclusion est que les Français territoriaux pourraient partager des valeurs communes et constituer un peuple dans le cadre d’une nation à condition que ce soit avec un autre pacte d’alliance qui pourrait être formulé sur la base d’un libéralisme bien compris.

La question qui se pose alors est de savoir si le libéralisme peut être la valeur qui soude un peuple pour défendre les frontières de son territoire comme étant sa propriété afin d’en faire une réserve de liberté, comme un parc national protégé… Ce libéralisme tempéré serait une étape transitoire populaire (pour ne pas dire populiste).

Cependant, pour les libéraux radicaux, nous en sommes déjà à l’étape suivante, celle où l’individu est supposé prêt à s’affranchir de toute appartenance.

La question est alors de savoir comment peut se piloter un libéralisme à deux vitesses. De ce point de vue, les hommes de l’Etat comme Macron peuvent bien être regardés comme des étatistes pour eux-mêmes et des libéraux radicaux pour les autres, lesquels s’en alarment quand ils veulent eux aussi rester dans le giron étatiste. Or ce n’est plus possible, car il en va de la survie de l’Etat que soient jetés par-dessus bord la surabondance d’étatistes qui chargent la barque et qui maintenant doivent apprendre à nager… tout en étant lestés des boulets étatiques aux pieds.

D’où le malaise ambiant car les bouleversements nécessaires sont envisagés dans la cadre d’un système inchangé qui rend la rentabilité des efforts à fournir trop faible pour qu’ils en vaillent la peine.

Commentaire sur un article de contrepoints

 

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