Quel que soit le coté où on se tourne, c’est toujours la mauvaise herbe qui chasse la bonne. Si, en plus, on y met de l’engrais pour accélérer les choses et rattraper un retard insupportable, le résultat est couru d’avance : de l’émergence on va passer immédiatement à la case explosion.
Il serait aussi intéressant de parler de la situation en Chine.
J’ai discuté tout à l’heure avec ma femme qui est là bas: elle me dit que ça commence sérieusement à se tendre. Les gens en ont assez: le scandale des faillites frauduleuses de Wenzhou a fait beaucoup de mal, tout comme le constat de l’étendu des désastres écologiques, sanitaires et industriels.
J’étais là bas il y a quelques semaines: j’ai vu de mes yeux l’étendu de la bulle immobilière chinoise. A Chengdu, la capitale du Sichuan, qui connaît d’ailleurs actuellement une vague de délocalisation provenant des régions côtières de la Chine, vous pouvez voir à l’ouest de la ville de nouveaux quartiers, née en deux ans, directement sous l’effet du plan de relance chinois.
Ce sont des tours et des tours d’habitations de deux cent mètres de haut qui s’alignent les unes à côté des autres jusqu’à l’horizon, encadré par des autoroutes 4×4 voies vides…
Les habitants en sont des jeunes gens endettés sur 30 à 40 ans sous l’effet d’une pression sociale et d’un matraquage publicitaire omniprésent. Il faut avoir conscience qu’il est quasiment impossible à un jeune homme chinois de la classe moyenne d’épouser une jeune femme sans être propriétaire d’un appartement.
Et donc la bulle immobilière s’est emballée, activé par une politique désespérée de crédit zéro lancé par le gouvernement après le creux de croissance de 2008. Le PCC devant l’ampleur de la bulle a d’abord tenté de restreindre le crédit, mais peine perdu! Les entreprises et les particuliers ayant des liquidités ont alors organisé un shadow banking system, avec des taux usuriers, sur lequel le gouvernement et la banque centrale n’a que peu de prise!
Face à cette situation critique et à la colère sociale, qui explose régulièrement comme le montre les grandes grèves durement réprimées de Shanghai par exemple, le gouvernement a fait octroyer d’importantes hausses de salaires pour les travailleurs les plus pauvres: l’inflation des prix est ainsi monumentale sur les produits de première nécessité, comme l’alimentation et les vêtements: j’ai constaté un doublement des prix en deux ans sur ces deux catégories de produits!
Par ailleurs, les fonctionnaires et les salariés de la classe moyenne n’ont pas eu d’augmentation de salaires durant cette période. Clairement, le PCC semble vouloir les sacrifier et désamorcer la bombe financière par l’inflation, en essayant d’acheter la paix des catégories populaires.
Ah j’oubliais! Au milieu du quartier dont je vous parlez à Chengdu, on peut voir de grandes bannières blanche de 20 mètres de long et large de 5 à 6 mètres, accrochées au milieu des tours et qui flotte au vent. Elles sont couvertes d’idéogrammes écrits en noir.
J’ai demandé une traduction à ma femme: Ce sont des slogans anti corruption m’a-t-elle dit, mais ce ne sont pas ceux du PCC: ce n’est pas ni leur style littéraire, ni la présentation habituelle de ce genre de chose…
Il faut donc voir que si nous tombons, nous européens, la situation deviendra alors rapidement explosive en Chine, et si ce dernier pays chute, alors là, on peut craindre le pire…
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