« Nous devons faire preuve de modestie : nous sommes incapables de prévoir ce qui se passera d’ici cinq ou dix ans en matière de climat, finance, évolution des technologies ». C’est un économiste ayant pignon sur rue, Patrick Artus de Natixis, qui a osé cet aveu lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
L’heure est aux phrases douloureuses, à lire une autre sommité, qui dans son dernier ouvrage cherche « une pensée stratégique commune » face aux chocs existentiels que connaissent les pays occidentaux, et qui ne voit pour qu’elle apparaisse que l’avènement d’une « crise classificatrice et salvatrice ».
Les défis sont de tous ordres et se présentent simultanément. Devant l’immensité des remises en question, nos édiles abandonnent leur mission de vigiles clairvoyants et pour peu s’en remettraient à la grâce de Dieu.
Questions crises, nous sommes en effet servis. Devant ajouter la circonstance aggravante qu’aucune de celles que nous avons connues n’ont été résolues et qu’elles s’additionnent.
Majeure, la crise financière est chronique, et il est difficile de trouver un économiste qui ne s’attend pas à ce qu’elle rejaillisse, sans être en mesure de prédire où, quand et pourquoi.
Nous n’avons eu droit qu’à des avant-goûts des grandes crises de migration qui se préparent, et l’on peut s’attendre au pire dans l’avenir, selon les effets de la crise climatique. Tandis que s’annoncent ceux des progrès technologiques sur le monde du travail.
Deux grandes dynamiques sont par contre clairement engagées et déjà perceptibles, celle de l’accroissement de l’endettement public et privé et celle de la distribution déséquilibrée de la richesse.
Comment nos sociétés, au sein desquelles un relatif bien être était parvenu à s’instituer, vont-elles pouvoir y résister ?
Comment la fuite en avant qui prévaut va-t-elle pouvoir se terminer si ce n’est dans la douleur, très inégalement partagée soyons-en sûrs ?
Quel type de société devra alors être imposé ?
Article de François Leclerc sur le blog décodages.com
Commentaires récents