Plus chaude du coté éclairé par le Soleil que de l’autre, la Terre est naturellement en déséquilibre thermique. Les lois de la physique imposent que la température de la Terre s’uniformise. Les physiciens disent que l’énergie s’y dissipe.
Des courants atmosphériques et océaniques s’organisent pour transporter la chaleur de l’équateur vers les pôles. Le jour, l’eau qui s’évapore emmagasine de la chaleur qu’elle rend la nuit en se condensant.
Aujourd’hui, les physiciens pensent que la vie s’est développée sur Terre pour y dissiper l’énergie. Un écosystème ou une société humaine sont des structures dissipatives.
En dissipant l’énergie, elles modifient leur environnement jusqu’à un point critique à partir duquel elles ont tendance à s’effondrer. En présence d’énergie, de nouvelles structures les remplacent. Le physicien danois Per Bak a appelé ce processus “criticalité auto-organisée”.
Ce que nous voyons est une tentative d’imposer une gouvernance/un managerialisme technique idéalisée sur un monde complexe, plutôt que la recherche de vraies solutions aux problèmes. Le changement se produit rapidement et souvent de manière imprévisible.
L’Afghanistan était censé être une vitrine pour le managérialisme technique occidental un moyen de prouver l’infaillibilité historique de la technocratie. Sa doctrine soutenait que les marchés libres évitaient en quelque sorte le besoin de politique et de volonté ; que les mégadonnées et le managérialisme « expert » sur les marchés pouvaient être au cœur de la reconfiguration du monde. C’était, en un mot, postuler la prévisibilité des données.
Postuler la prévisibilité des données, c’est considérer que le monde est prévisible, qu’il est comme on dit: dérivable. C’est le postulat des apprentis sorciers des banques centrales et des économistes modélisateurs par exemple. C’est le postulat également bien sûr de nos démiurges du sanitaire a la Macron.
Avec suffisamment d’informations sur les choix humains passés, ces auto proclamés experts croient qu’ils peuvent prédire avec précision le comportement humain, et que celui-ci peut ensuite être « poussé » dans la direction que ces élites souhaitent .
On débouche sur la psychologie comportementale du Nudge, bien sûr, sur la propagande, sur le contrôle – pas sur la pensée active.
Pourtant, de manière imprévisible, à Kaboul cette équipe de direction «de classe mondiale » tellement absorbée par sa technocratie et sa gestion des données de masse, a produit un projet si pourri et si corrompu qu’il s’est effondré en onze jours.
La physique dit que nous avons une instabilité systémique à partir d’un certain point d’accumulation. Nos technocrates le nient et sont donc radicalement incapables de prévoir même une telle possibilité.
Il y a beaucoup de rebondissements dans l’histoire, mais la conclusion qu’il faut en tirer est simple : l’organisation particulière et exceptionnellement instable d’un certain état critique semble en effet expliquer pourquoi notre monde très complexe, dans son ensemble, semble si enclin aux bouleversements imprévisibles.
La structure cachée, cristalline -au sens de Hegel- qui traverse le sanitaire, la finance de marché, le terrorisme, la géopolitique, la météo, le climat, etc , cette structure est selon moi la même.
On est dans le hautement complexe, mal connu et des fenêtres de criticité s’ouvrent sans que l’intelligence managériale puisse non seulement les reconnaitre ou y pallier, encore moins s’y opposer.
L’un d’eux est la « vaccination » (ou thérapie génique) : le « vaccin » à ARNm n’arrête pas l’infection, ni la propagation du virus. Une personne complètement vaccinée peut attraper le virus et le transmettre à d’autres. Il existe de nouvelles preuves que les individus à double vaxx accumulent d’énormes charges virales dans le nez et les sinus, les obligeant à devenir des super-propagateurs et à infecter les autres. Les non vaccinés ont donc autant à craindre d’attraper la maladie des vaccinés que l’inverse.
Je vous parle de la vaccination parce que c’est ce qui fait les articles de presse et les conversations, mais je pourrais aussi vous parler de la situation de la finance de marché, ou de la situation monétaire en Europe.
Hussman considère qu’une fenêtre d’instabilité/criticité s’est ouverte sur les marchés financiers. Je ne suis pas loin de le suivre, mais j’hésite encore.
« La colère qui couve depuis longtemps de l’Allemagne contre la Banque centrale européenne (BCE) est de nouveau à son comble. Il est difficile de justifier un [QE] pérenne et des taux négatifs lorsque l’inflation allemande est proche de 4pc – et en hausse.
[Cela signifie] que la BCE devra commencer à retirer le corset qui a protégé les États du Club Med très endettés des forces du marché pendant près de sept ans, et qui a commodément couvert l’intégralité de leurs besoins d’emprunt sous le couvert de la « politique monétaire ».
C’est ce resserrement monétaire associé aux mesures parallèles de la Réserve fédérale américaine qui pose le principal risque pour la surchauffe des marchés d’actifs mondiaux, et non la variante Delta du virus.
Tout peut arriver et l’escroquerie de nos élites financiarisées, technicisées et modélisées est de le nier, de croire elles-mêmes que tout est dérivable, que l’incertitude, la vraie, l’incertitude radicale n’existe plus et que l’on peut tout traiter avec de la création de monnaie de base donnée à Pfizer, y compris le Covid.
L’exemple de l’Afghanistan devrait inciter à réfléchir ?
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