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Sep 24

Rêvons un peu

Les politiques monétaires pratiquées par les banques centrales sont inefficaces.

Inefficaces à la fois pour relancer la croissance réelle au rythme antérieur à la crise de 2007 et en même temps pour produire l’inflation tant souhaitée par les responsables de la conduite des affaires.

La seule manifestation visible de résultat de ces politiques, c’est l’inflation spectaculaire et scandaleuse des prix des actifs financiers et l’accroissement des inégalités, lequel produit le populisme. Ces politiques monétaires fracassent nos sociétés.

la planche à billets, c’est une facilité de langage trompeuse.

La banque centrale retire du portefeuille financier mondial des titres qui rapportent, qui ont un rendement et en paiement de ces titres elle donne de la monnaie qui, elle ne rapporte rien.

En retirant les actifs sûrs des mains des courtiers/concessionnaires, la banque centrale compte sur ce qu’on appelle les « effets «  de portefeuille» ou «rééquilibrage». La motivation présumée du profit est censée pousser les banques concessionnaires (encourageant ainsi les autres banques à les accompagner) hors de des actifs sans risque à faible rendement.

Dans la pratique, le QE ne fait rien pour modifier les perceptions (et la réalité) des risques de liquidité – malgré tout le battage médiatique constant sur « le printing monétaire ».

Les perceptions de risques toujours élevés, la recherche de liquidité avant tout, ont plutôt convaincu les concessionnaires/courtiers (encourageant ainsi les autres banques à les suivre) à s’accrocher aux actifs les plus liquides et les plus sûrs, quel que soit le niveau nominal des bénéfices.

Les autorités sont peut-être capables de manipuler la perception du faux risque, le risque sur les actifs financiers, elles sont incapables de manipuler le vrai risque, la vraie incertitude du monde réel! Leur magie et leurs pouvoirs d’illusionnistes s’arrêtent aux frontières du vrai monde, du monde de chair, d’os, de sang et de sueur.

Il manque 7,5 trillions de GDP, c’est dire de richesses dans le monde, 7,5 trillions qui auraient dû être produits si les politiques monétaires avaient fonctionné et si elles avaient permis de retrouver les tendances d’avant 2007. On a décroché et on n’a jamais pu rattraper.

Ces politiques ne marchent pas et en fait elles restent circonscrites dans un monde imaginaire, le monde de la finance. Il n’y a pas, comme l’on dit Transmission du Monde de la Finance au Monde de l’Economie Réelle.

Ces politiques créent ce que j’appelle de la Valeur de Misère en ce sens qu’il n’y a pas transmission de l’impulsion financière au monde réel car dans le monde réel le taux de profit est trop bas et il est considéré comme insuffisant compte tenu du facteur risque.

Les autorités mènent une politique qui se heurte à un cul de sac. La fonction bancaire ne se réalise pas, tout aboutit à la mer morte, mer intérieure fermée que constitue le marché financier mondial.

Les banques centrales, gèrent en fonction des attentes des marchés car elles ont peur d’eux, elles savent que si elles n’obéissent pas aux marchés, alors le chantage va se mettre en branle, les bourses vont chuter et ce sera le risque suprême pour la stabilité financière. Avec sa conséquence: la déflation.

Au lieu de réécrire constamment le même conte de fées onanique , il faudrait avoir le courage de briser le cercle vicieux, de décevoir les bourses de les laisser s’effondrer et trouver leur équilibre sans artifice .

Comme je le dis: le retour à une économie réelle saine et croissante passe par une crise de destruction boursière. C’est le prix à payer.

La destruction de ce capital fictif, inefficace qui ne tient que par les béquilles des politiques monétaires imbéciles restaurera le taux profit moyen à un niveau élevé ce qui relancera l’investissement, la productivité, l’emploi et la distribution de revenus décents.

Cela permettrait de mettre en place, de manière crédible, un système monétaire responsable. Transparent, plutôt que caché au plus profond des grottes de l’offshore mondial. Un régime monétaire avec des règles simples que tout le monde comprend.

Cette promesse crédible d’un système monétaire orthodoxe associerait les caractéristiques traditionnelles de la monnaie saine aux innovations et aux avancées de la technologie moderne.

Ainsi serait encouragé un niveau élevé d’intermédiation vers des opportunités productives plutôt vers des spéculations financières.

Les apprentis sorciers des banques centrales, les gouvernements, les ploutocrates, les médias, les intellectuels sont prisonniers du Pacte Faustien, celui qu’a conclu l’Empereur surendetté pour tricher et continuer de régner quand même.

Ils ont ensemble créé un monde faux, un monde des ombres dominé par le fétiche argent/monnaie.

L’argent n’est pas une richesse. C’est un outil utilisé pour promouvoir l’efficacité économique; la spécialisation/division du travail ainsi que l’échange de biens et de services au sens le plus large humainement possible.

Extraits d’un article de Bruno Bertez                    brunobertez.com

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