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Déc 28

Mutation

Ah! Combien l’Union-Européenne sera étudiée, plus tard, par une flopée d’historiens, combien ceux-ci étudieront les suites de la disparition de l’U.R.S.S. et de son effet sur les U.S.A.

Combien, aussi, ausculteront ils le renouveau russe dans sa confrontation, toujours froide, moins que tiède, d’avec l’empire U.S. moribond.

Combien, encore, analyseront-ils ce monstre glacial qu’est l’économie monétariste devenu totalement fou, incontrôlable et en délabrement avancé.

Combien se pencheront-ils sur cette étrange époque que représente le début du XXI° siècle, de cette bifurcation rapide qu’elle représente pour l’humanité toute entière et de la perte de repère qu’elle est pour un si grand nombre de gens.

Combien, aussi, analyseront-ils cet obscurantisme béa et angoissé qui a pris corps depuis de si nombreuses années, empêchant la moindre idée un tant soit peu subversive, ou semblant l’être, de pouvoir s’exprimer et, ce, sur un si grand nombre de sujet que nos historiens du futur pourraient bien en être ébahi.

Combien, enfin, leur sera-t-il, peut-être, compliqué d’expliquer aux compatriotes de leur ère la complexité réelle que nous vivons actuellement, complexité parce que dans le même temps nous ne voulons pas voir et percevoir ce qui est simplement devant nos yeux et que nous nous inventons des mythes pour donner du sens à ce qu’il se passe, mythe totalement déconnectés de la réalité des faits mais nous permettant d’éviter de la découvrir, de la connaître et de la comprendre, surtout de la comprendre.

Parce que la comprendre fait surgir, en nous, l’angoisse indescriptible de saisir que d’ici un moment relativement court nos sociétés humaines n’auront plus rien à voir avec celles dans lesquelles nous vivons aujourd’hui.

Nous mutons, notre espèce mute parce que nos sociétés sont en pleine mutation, mais nous n’en voulons pas, nous la rejetons, dès lors nous ne voulons pas le voir, là se trouve le cœur profond, la cause ultime de cette crise, de cette bientôt catastrophe.

Car en soit cette mutation nous mène hors de notre passé si vieux de tant de temps vers un avenir si indéfinissable, alors, éperdus, nous nous accrochons aux branches de nos illusions nous berçant dans les bras d’un éden perdu, sans comprendre qu’il n’est définitivement plus là.

Être responsable, pour un être humain, ne va que rarement de soi et doit s’apprendre, souvent dans la douleur, celle de la réalité, quand il y a si peu de temps encore, nous n’en étions qu’au seul principe du plaisir…

 

Extraits d’un commentaire sur le blog de Olivier Berruyer    les-crises.fr

 

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