Bien sûr, les nouveaux maîtres de maison, vivront encore bien, même avec des salaires amputés de 30%, mais il auront de fait vendu notre maison en viager pour boucler le budget en se disant, « nos enfants et petits enfants n’auront qu’à se débrouiller avec les nouveaux propriétaires pour trouver des emplois de domestiques ».
Un jour que j’avais fait à l’Université de Cambridge un exposé consacré au savoir empirique des pêcheurs bretons, où j’avais attiré l’attention sur le fait que leurs constatations rendent souvent mieux compte de la réalité observée que les applications de certains grands principes auxquels les scientifiques souscrivent, et où j’avais mentionné un certain nombre de cas pour lesquels leurs représentations sont cependant manifestement fausses, le Professeur Meyer Fortes (1906-1983), professeur émérite à cette époque, m’aborda pour me dire qu’il connaissait l’explication. « Tu sais ce qu’il y a de commun entre ces cas que tu as mentionnés ? »
Non, je ne le savais pas. « Ce sont les distorsions que l’espérance introduit dans nos représentations. Dans ce que nous croyons, et qui nous permet de vivre, il n’y pas seulement ce qui est vrai, il y a aussi ce qui nous permet de survivre quand le fossé se creuse un peu trop entre le monde et nous-mêmes, et ce qui apparaît là, c’est l’espoir ».
Il y a dans les pages finales de La transmission des savoirs (1984) – le livre que Geneviève Delbos et moi avons co-rédigé – un sous-chapitre appelé « Le principe du père Noël », selon l’expression humoristique que Lacan avait inventée, qui doit beaucoup à cette conversation avec Meyer Fortes.
P.Jorion
Le système financier actuel est déconnecté de l’économie réelle (celle qui produit des biens et services utiles et nécessaires aux populations) et vit sa vie de spéculateur à grande échelle avec les revenus qu’il a tirés de ses ponctions sur ladite économie.
N’est-il pas temps de cesser de sauver la mise à cette sphère et de la laisser se collapser?
Après tout, ce ne sont que des écritures et des emplois de chargés aux écritures…!
Cela serait moins dramatique qu’une guerre, qui elle, détruirait l’économie réelle.
Les compteurs étant remis à zéro, les Etats pourraient recréer des banques dont ils auraient le contrôle et le pouvoir décisionnel en matière d’orientation des investissements économiques.
Les politiques ont l’opportunité de reprendre le pouvoir abandonné aux financiers qui ne cessent d’imposer leurs diktats, les grecs vont sans doute prochainement aider à cela en provoquant le collapse en Europe et par contrecoup aux U.S.
Que JP Morgan et Facebook se ratatinent ne me fait ni chaud ni froid, ce n’est pas nécessaire à ma pauvre vie, en revanche, le financement de P.M.E. de productions pouvant m’assurer un travail me semble impératif.
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