[Vous avez dit protectionnisme, vous avez dit économie libérale, … le temps se gâte]-alpha.b
La croissance est dans le taux de change. C’est bizarre de le dire comme cela, mais c’est ce qui se passe en ce moment un peu partout dans le monde. Chaque grand pays essaie de voler des parts de marché à l’autre en sous-évaluant artificiellement sa monnaie. En sous-évaluant le taux de change, ces pays essaient de gagner de la compétitivité et donc de la croissance. L’arme des changes est donc une arme redoutable qui ne fait pas de bruit, mais beaucoup de dégâts !
En réalité, une monnaie sous-évaluée – comme essaie de le faire en ce moment le Japon –, c’est une sorte de subvention déguisée et qui est en plus en contradiction avec les règles du commerce mondiale. Mais que voulez-vous, quand chaque pays à un taux de chômage élevé, ses gouvernants n’en ont cure de respecter les règles et s’il faut sous-évaluer la monnaie nationale pour faire baisser le taux de chômage, alors on y va franco !
La question se pose maintenant pour l’euro. Si tout le monde manipule sa monnaie, l’euro ne risque-t-il pas de devenir le dindon de la farce en étant surévalué par rapport aux autres devises ? La question n’est pas du tout académique, car quand l’euro monte par rapport aux autres devises, les économistes considèrent que cette hausse est équivalente dans son impact à une hausse des taux d’intérêt.
Autrement dit, si les autres manipulent leurs monnaies à la baisse et que nous ne faisons rien, cela revient à étrangler tout doucement les entrepreneurs et les ménages européens. La réponse est donc toute trouvée : l’euro ne peut pas rester neutre sauf à se transformer en victime collatérale de la guerre des changes actuelle. Oui, sauf que les dirigeants politiques européens ne comptent pas agir pour déprécier l’euro. Pourquoi ? Parce que nous sommes à peine sortis de la crise de la zone euro, et qu’ils ne veulent pas envoyer un message de faiblesse à l’extérieur.
En d’autres termes, les politiques européens préfèrent un euro fort qu’un euro faible, l’image l’emporte donc sur la réalité –
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