Ce soir je serai à nouveau sur scène au pays de Voltaire.je jouerai ce dimanche, en trio avec des gens que j’adore. Lui originaire du Vietnam, elle du Japon et moi de l’Inde.
Un trio qui se nomme Saiyuki, dédié au roman chinois du grand voyage d’un bonze, marchant vers l’Ouest, en quête de sagesse sur la Terre natale du Bouddha ! Celle de mes ancêtres.
Mais c’est en France que tous les trois, nous nous sommes rencontrés. Ce pays qui a conjugué nos destinées pour y inventer une musique de racines et de liberté!
Notre Pass à nous s’appelle Musique, Il ne trie aucun citoyen de ce monde. Ce soir je serai à nouveau sur scène au pays de Voltaire, après 15 mois d’un tampon « non-essentiel » posé sur la peau de mes tambours. Mais en réalité, ce n’est pas cette étiquette-là qui m’a tant dérangé.
Depuis quelques semaines c’est sur la peau de mon front que de nouveaux sceaux se sont posés, m’attribuant à moi et tant d’autres l’ignorance, la perfidie et la culpabilité ! Ce front qui abrite un organe dont nous aurions fait usage à outrance ; l’outrance de douter, de questionner et d’hésiter !
Quand on intime à un peuple épris de liberté de penser de s’exécuter au nom de la science, quoi de plus naturel que de lui imposer une loi qui défie toute rationalité!
Derrière la grégaire guéguerre savamment orchestrée, entre les excités et les effarouchés de la seringue, se cachait un autre combat duquel il fallait nous détourner et nous désarmer. Celui de défendre ensemble notre fragile et précieux héritage « De l’Esprit des Lois »!
Je jouerai ce soir dans ce pays où Hugo et Rimbaud m’ont nourri, mais pour la première et la dernière fois j’y monterai sur scène pour un public que l’on aura trié sur la base de principes arbitraires sous couvert du bien sanitaire !
Mon « monde d’après » n’est pas celui-là ! Un grand percussionniste sud-indien disait que la musicalité, c’est l’art de savoir quand ne pas jouer !
La musique pour moi est aussi un chemin de vie. Elle est indissociable de qui je suis ! Etre compris de tous est une vaine poursuite qui ne sied ni à l’art ni à la conscience.
Dans cette vallée de Tarentaise où ce soir nous jouerons, non loin de nous il y a le Mont-Blanc. Ce géant inébranlable et silencieux assis tel un bouddha qui enseigne aux randonneurs que pour atteindre un but, le chemin ne peut être ni imposé ni unique.
Alors d’autres chemins seront possibles pour célébrer et communier ensemble Ailleurs que dans les lieux qui étriquent nos existences à la taille d’un QR-code plat, carré et monochrome!
De nouveaux liens à tisser avec courage et créativité pour partager l’humain et le beau; d’autres esprits libres s’y sont déjà attelés, un salut au pas-sage Car dans le paradigme de société dont nous osons rêver, un système de caste au nom de la santé n’a droit de cité!
A ce Pass Sanitaire au pays de Voltaire, mes tambours diront NON! »
Extraits d’un article de Prabhu
Commentaires récents