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Déc 20

Le sacré

C’est ainsi que la technique est sacralisée, non seulement parce que nos contemporains ne voient le bonheur que dans la télé, le téléphone portable et les jeux vidéo, mais aussi parce que le guichet automatique, l’e-commerce, l’e-learning tuent le travail sans que cela fasse débat, tant est ancrée la croyance que l’on n’arrête pas le progrès.

Pour autant la tyrannie technologique n’existe pas.

Ce qui façonne notre monde, ce ne sont pas les objets techniques, mais les sujets qui les vénèrent et qui cultivent ce que Günther Anders nommait, la honte prométhéenne.

Dès lors il ne peut y avoir de libération qu’en parvenant à profaner le sacré technicien. Ce n’est que quand on aura enlevé l’aura de sacré qui entoure la technique et la croissance, quand on les verra dans leur nudité, qu’une prise de conscience pourra se produire.

Refuser la dévotion passe par une pratique quotidienne : essayer de vivre ses convictions, de faire un maximum de chose par soi-même, se passer du superflu, c’est déjà une manière de profaner le sacré technicien.

Pour ma part, ce qui me semble à ma portée pour déconstruire le sacré technicien, c’est de travailler suffisamment à mon niveau personnel et au niveau des petits collectifs, pour montrer dans la pratique qu’il est possible de se passer d’objets et que c’est un vecteur de libération et d’épanouissement.

Agir par le non-agir (le wei wu wei taoiste) ou action juste est bien plus efficace pour se débarrasser de l’emprise du capitalisme que d’essayer de convaincre tel ou telle de ses dévots.

 

Commentaire sur le blog de O.Berruyer  les-crises.fr

 

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