Il était intéressant de constater que de juillet à novembre, l’économie américaine a réussi à générer 653 000 nouveaux emplois nets, alors que sur la même période, les revenus personnels disponibles chutaient sur quatre de ces cinq mois, au taux annualisé de 1%.
Ce qui a empêché une contraction générale des dépenses de consommation a été une chute du taux d’épargne de 5% à 3,5%, et une baisse bénéfique de 60 cents sur le prix du carburant Les craintes de récession aux Etats-Unis s’éloignent. C’est du moins ce que disent les journaux. L’économie américaine ajoute de nouveaux emplois — environ 130 000 par mois. Ce qui suffit tout juste à tenir de rythme de l’augmentation démographique.
Tout de même, ce n’est pas si mal. Parce que ça semble signifier que l’économie US n’empire pas.
A moins que… Si l’emploi semble s’améliorer, les revenus empirent. David Rosenberg nous en dit plus :
“Une reprise de l’emploi sans salaires”
Sans ces deux facteurs, les dépenses de consommation réelles se seraient en fait contractées au taux annuel de 3% sur la période juillet-novembre. (Au passage, savez-vous qu’il y a une corrélation inverse de 70% entre les prix du carburant et la confiance des consommateurs ?)”
“Malheureusement, le ratio valeur nette/revenus disponibles des ménages est retombé à un niveau assez bas au cours des deux précédents trimestres pour suggérer un renversement complet, dans le sens où les taux d’épargne déclineront dans les mois à venir, et notre plus grande inquiétude, alors que nous entamons les mois d’hiver, est une nouvelle augmentation du prix du carburant […]
L’année dernière à la même époque, le consensus envisageait un taux de croissance réel du PIB US de 3,3% au premier trimestre 2011 ; au lieu de cela, nous avons eu 0,4% au taux annualisé (le marché boursier a en fait atteint un sommet après la première publication de ce trimestre), en majeure partie à cause de la hausse des prix à la pompe (une augmentation de 60 cents)”.
Les gens qui attendent encore une reprise économique complète ont beaucoup d’explications à fournir. Ils doivent nous dire, plus précisément, d’où elle proviendra.
Soit les ménages se désendettent, soit non. Et s’ils le font, il leur reste beaucoup de chemin à parcourir. Les niveaux de dette des ménages ont baissé depuis leurs sommets de 2006-2007. Mais ils sont toujours bien plus élevés qu’ils ne l’étaient dans les années 80 et même 90.
La moitié au moins — voire la totalité — de la “croissance” des 20 années qui ont précédé 2007 provenait de l’augmentation des niveaux de dettes des ménages et du secteur financier. Cette augmentation dépendait quant à elle en grande partie de la hausse des prix de l’immobilier, les maisons faisant office de nantissement.
Est-ce que vous voyez se produire une chose similaire ? Est-ce que vous voyez d’autres sources de revenus ou de gains à dépenser ?
Pas nous. Et sans gains en termes de revenus ou nouvelle poussée de fièvre emprunteuse, nous ne voyons pas comment une vraie “reprise” est possible.
Bill Bonner
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