«

»

Jan 11

La barbichette

C’est sans doute même pire que cela, car il n’est pas évident que cet argent aboutisse dans les caisses des pays cités. Pour s’en convaincre il suffit de voir le montant des dépôts de ces dites banques à la BCE, en attente, pour qu’elles puissent honorer leurs engagements à venir.

Chapeau bas.

Lorsqu’une banque centrale ne peut fournir d’assistance directe et manifeste à une banque d’investissement ou à un gouvernement insolvable, pas de problème : une banque centrale peut toujours fournir une assistance indirecte, cachée.

Manoeuvres et sauvetages déguisés

La preuve ? Le “sauvetage déguisé” récemment annoncé des institutions financières européennes. La Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas directement renflouer les gouvernements insolvables de Grèce, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, etc… De même, la Réserve fédérale ne peut pas directement sauver les banques insolvables européennes.

On en arrive donc aux sauvetages indirects… Voici comment cela fonctionne :

La Fed ouvre de nouvelles lignes de crédit illimitées à la BCE sous ce qu’on appelle des accords de swap. A son tour, la BCE fournit des capitaux pour trois fois rien aux banques européennes en difficulté. Puis, les banques — comprenant une contrepartie tacite — utilisent ce financement très bon marché pour acheter les bons à fort rendement de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne, etc.

Si l’on suit donc le parcours de l’argent, la Fed prête de l’argent à la Grèce… et en passant les banques européennes insolvables gagnent de l’argent qu’elles ne méritent pas, tandis que les contribuables perdent de l’argent qu’ils ne méritent pas de perdre… Ces derniers sont également en première ligne pour perdre encore plus d’argent alors que ces diverses banques et gouvernements choyés finiront de toute façon par faire défaut.

Cette description des activités de la Fed vous semble-t-elle exagérée ?

Alors lisez ce fait, rapporté par le Wall Street Journal : il y a quelques semaines seulement, le montant des swaps en dollars — c’est-à-dire les prêts — avec la BCE n’étaient que de 2,4 milliards de dollars. “Toutefois, la semaine du 14 décembre, le montant a grimpé à 54 milliards de dollars”, révèle le journal.

“La semaine suivante, le total a augmenté de 8 milliards supplémentaires… Quelle que soit l’interprétation officielle, la Fed, via la BCE, travaille à renflouer les banques européennes et, indirectement, ces paniers percés de gouvernements européens. Il est difficile de dénombrer tout ce qui ne va pas dans cet arrangement”.

Jusqu’à présent, le renflouage indirect de l’Europe par la Fed est relativement faible, de seulement 62 milliards de dollars. Mais nous nous attendons à voir ce chiffre augmenter… fortement. Alors que ce chiffre augmente, la Réserve fédérale fournira une raison supplémentaire d’acheter de l’or, de l’argent-métal et autres biens durables.

Il semble qu’aucun banquier central ne puisse résister à l’urgence de “guérir” l’insolvabilité à coup de plus de crédits — crédit qui provient non pas d’une réserve de capitaux amassés dans le temps, mais sorti tout droit d’une planche à billets.

Eric Fry la chronique Agora.

A lire sur le blog d’Olivier Berruyer, édifiant !

http://www.les-crises.fr/bilan-bce/

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *