[Il ne faut pas oublier que la Grèce est le laboratoire expérimental des « solutions » proposées par les brillantes élites qui nous ont amenés là où nous sommes. Il n’est pas difficile d’imaginer où elles vont nous entrainer : jusqu’au point de rupture quel qu’il soit !]-alpha.b
La Grèce confrontée à la sous-alimentation dans les écoles
La sonnette d’alarme a été tirée le 2 décembre dans la ville crétoise de Iraklio. Un garçonnet de treize ans s’est évanoui en plein cours. La raison ? Il n’avait rien mangé depuis deux jours. Il vit avec sa mère au chômage. Une chaîne de la solidarité s’est aussitôt mise en place. Des groupes de parents et différents services sociaux de la commune ont commencé à aider la famille monoparentale en grandes difficultés.
Ce cas n’est pas isolé, selon les syndicats des enseignants. Nikos Papaspyrou, l’un des responsables de la Fédération grecque des enseignants de l’école primaire (DOE), a déclaré à la chaîne de télévision Skai : « Nous avons constaté davantage de cas d’enfants qui ne sont pas nourris correctement. Cela est lié au nombre croissant de personnes qui ont perdu leur emploi. » Les enfants qui quittent les cours plus tôt pour aller déjeuner dans des structures caritatives ou qui partagent le panier-repas avec leurs camarades augmentent, indiquait le syndicaliste.
La situation est suffisamment grave pour que le gouvernement central commence à s’en saisir.
Lundi, le vice-ministre de l’Education, Evi Christofilopoulou, a annoncé qu’à partir de la semaine prochaine, des coupons pour du lait, des barres de céréales et des fruits seront distribués gratuitement dans dix-huit établissements scolaires dont neuf, dans les banlieues pauvres du grand Athènes (Tavros, Kato Patisia, Exarcheia, Menidi, Platia Vathis, Moschato, Nikea, Apsropyrgos et Avlona). Avant de prendre cette mesure d’urgence, l’exécutif avait tenté de relativiser le phénomène en accusant les syndicats d’enseignants de faire de la « propagande populiste ».
Le revenu des Grecs a fondu depuis l’éclatement de la crise de la dette souveraine et la récession qui continue depuis cinq ans. Plusieurs catégories de fonctionnaires ont perdu environ 30 % de leurs revenus. Dans le secteur privé, la baisse se chiffre autour de 15 %. Les retraites ont été sensiblement diminuées et le chômage frappe désormais près d’un actif sur cinq et près d’un jeune de moins de 25 ans sur deux.
MASSIMO PRANDI, Les Echos
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