Toujours aussi mesuré « le nain » et avec une vision des choses pour le moins personnelle. Néanmoins, une fois que toute la poussière est retombée, il en reste quand même quelque chose.
Qui devrait faire réfléchir.
Depuis 3 ans, la désindustrialisation a détruit près de 100 000 emplois et causé la fermeture de 385 usines selon une étude de l’observatoire Trendeo parue mardi. Ce sujet s’annonce donc comme l’un des enjeux de la présidentielle alors que le chômage est au plus haut en France depuis 12 ans.
Et si je titre ce post « l’impossible diagnostic », c’est que la classe politique est totalement incapable de désigner les vrais coupables.
Mais la grande réalité qui écrase tout le reste, et dont personne ne parle, c’est que les prix bas, en face desquels on n’arrive pas à être compétitifs, profitent très largement au consommateur. Et le combat essentiel, ce n’est pas chinois contre français, mais consommateurs français contre travailleurs français.
Pour des travailleurs du privé concurrentiel, ce qu’ils perdent en tant que travailleur soumis à la concurrence, mis à part le Peak Everything et la hausse des cours des matières premières, ils le regagnent en partie en tant que consommateur.
Le vrai enjeu, c’est le passager clandestin du système. Celui qui consomme avec des revenus non soumis à la concurrence. Et c’est même pire que ça, puisque pour la plupart d’entre eux, retraites et revenus de la fausse épargne en tête, les clientèles politiques d’escrocs se sont indexés ces revenus sur une inflation massivement importée…
Car personne ne parle de la hausse du pouvoir d’achat et des patrimoines des retraités (et ne venez pas me faire pleurer avec la minorité de 5% de retraités qui sont au minimum vieillesse)…
Niveau de vie qui est de la rente pure car ils n’ont rien épargné pour (de la vraie épargne j’entends, pas de la dette publique ou de la pénurie immobilière organisée), et ponctionnent juste la sphère productive.
Qui plus est, en faisant supporter le coût de ce système au travailleur français, et alors que dans tout produit fabriqué en France, vous avez bien quelque chose comme 30% à 40% du prix qui correspond à des paiements de rente à des rentiers, les rentiers eux mêmes en arrivent à acheter chinois car dans le prix d’un produit chinois, ils n’ont pas à payer leur propre rente…
Dans cet esprit, la TVA sociale, anti délocalisation (ou le nom que vous voulez lui donner), n’est pas un transfert des chinois aux français, mais des français rentiers aux français qui travaillent, en obligeant les rentiers à se financer un peu plus leurs revenus par leur propre consommation, et donc, à rendre une partie de la consommation qu’ils prennent.
La France et l’Europe du Sud ont toujours été des sociétés de rentiers, où tout le monde essaie d’arracher politiquement du pouvoir d’achat au reste de la population (je ne vous remets pas la citation bien connue de Bastiat sur l’État…). Et les clowns à roulettes de distribuer des bonbons pour se faire élire. Bonbons politiques et autres acquis « sociaux » qui, s’ils ne sont pas renouvelés au cours du temps se dévaluent petit à petit, via une monnaie faible qui se dégrade rapidement, moyen des politiques pour faire défaut sur leurs fausses promesses en appauvrissant régulièrement un peu tout le monde. Sauf qu’avec l’euro, ce système là n’est plus possible.
Et l’avènement de l’euro a été en Europe du Sud, le triomphe des rentiers, qui ont vu leurs rentes continuer de s’accumuler sans que la dévaluation ne vienne les rogner. Et pire que ça même, alors qu’ils ont été protégés de l’inflation importée (sur fond de Peak Everything et de raréfaction des matières premières), cette dernière a bien due être subie doublement pour compenser, par les travailleurs soumis à la concurrence.
La réalité telle que je la ressens, c’est que le système politique est incapable de dénoncer une caste de vieux rentiers qui est littéralement en train de bouffer le pays, et aux revenus desquels il faudrait s’attaquer frontalement. Les déflater en nominal, et ouvertement. Plutôt qu’essayer de louvoyer et de tourner autour du pot, à chercher des moyens de déflater la rente sans vraiment le dire, par des systèmes grotesques et aux effets collatéraux énormes.
Mais la démocratie, c’est la dictature des plus nombreux.
Et les plus nombreux désormais, ce ne sont plus les jeunes qui tirent de l’avant et produisent, mais les forces réactionnaires qui vivent justement sur le dos de ceux qui produisent… Avec le retournement de la pyramide des âges, la démocratie telle qu’elle est organisée aujourd’hui, porte en son sein sa propre auto destruction, par triomphe sans partage de la rente, l’effondrement de la croissance, l’explosion de la dette et l’interminable récession qui s’ensuivront nécessairement… et la grande faillite finale.
Blog aux infos du nain.
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