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Fév 05

Gilets Jaunes II

La France s’est réveillé en choisissant le jaune pour éclairer la très longue nuit qui l’attend.

Paris n’est plus française et c’est aux Français de réinventer la France.

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D’ailleurs si les gilets jaunes parlent du territoire, ça ne veut pas dire qu’ils témoignent d’une relation traditionnelle au territoire ;

La France des périphéries pourrait très bien découler d’une dynamique d’urbanisation de la campagne, avec diffusion de moyens de communication puissants et d’horizontalisation, y compris géographiquement.

Les gilets jaunes ne demandent pas à ce qu’on les laisse tranquillement dans leur coin, à ce qu’ils ne soient pas touchés par une fiscalité qu’ils considèreraient comme étrangère.

Je ne suis pas certain non plus qu’ils veuillent un fonctionnement identique partout, que toutes les campagnes et toutes les villes soient gérées par une seule et même politique ;

j’ai même l’impression en fait que la « résistance » en question soit inverse dans les faits et dans les comportements.

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Ainsi, s’agissant des Gilets jaunes, puisque c’est notre actualité, je ne vois pas en quoi leur action au niveau local municipal et national, péri-urbain mais aussi urbain avec les rendez-vous hebdomadaires les samedi, devrait n’avoir aucune conséquence aux différents échelons en termes de rapport de force et d’évolution des discours.

Le constat que dresse le mouvement social et politique des Gilets jaunes c’est que de souveraineté il y en a bien peu, à aucun des niveaux, et ce encore moins s’agissant de décider sur les enjeux majeurs, dont un, le partage de richesses.

L’avantage tout de même de viser d’emblée l’échelon souverain supérieur c’est que d’emblée on vise un cadre commun pour l’humanité, encore faut-il que soient débattus en priorité les sujets les plus urgents, ce qui n’est pas le cas.

A chaque échelon tout semble fait pour que l’on ne discute que de l’accessoire. Il en résulte, pratiquement, qu’aucun échelon ne doit être négligé dans l’action des citoyens pour faire évoluer l’ensemble dans la bonne direction.

Or les Gilets jaunes en agissant localement, oblige le pouvoir en place à se repositionner.

Il est faux de dire que les revendications partent dans tous les sens, qu’il n’y a pas de fond tangible sur quoi s’appuyer pour mener d’autres batailles, plus décisives encore. Les revendications se ramènent en réalité à l’exigence de faire reculer la misère, de partager les richesses, à exiger plus de démocratie parce que l’urgence justement n’attend pas.

Autant dire que l’impatience des Gilets jaunes est juste, avons-nous encore beaucoup de temps pour faire face aux périls vitaux ?

Les Gilets jaunes nous montrent la voie.

Nous ne sommes impuissants, faibles, que de notre hésitation à ne pas nous joindre à eux, non pas pour tout accepter, mais au moins être à leurs côtés, car plus nous seront nombreux, plus ce mouvement portera loin ses revendications.

Commentaires sur le blog de Paul Jorion autour du mouvement des gilets Jaunes www.pauljorion.com

 

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