A une époque où les termes « sacrifice », « dévouement », ou encore « faire son devoir » sont devenus presque obscènes, il m’a semblé essentiel de rappeler que la notion même de civilisation s’appuie sur l’idée fondamentale qu’il ne peut y avoir de société sans que les individus qui la composent aient, au cœur de leurs préoccupations, l’envie de la voir prospérer, et sans qu’ils soient prêts à s’investir pleinement pour la préserver.
L’Homme ne doit pas être envisagé comme un rouage utile en vue d’un bien commun défini par une élite distante et cynique, au risque de se voir exploité par des parasites qui vantent les exploits de héros et autres stakhanovistes pour mieux en abuser.
Toutefois, il me semble fondamental de prendre conscience de l’importance de l’héroïsme choisi comme chemin de vie en vue de son propre épanouissement personnel, qui bénéficiera par la même occasion à la société de manière plus générale.
En effet, combien sont nos contemporains, l’auteur de cet article s’incluant dans cette catégorie, qui s’interrogent sans cesse sur le sens à donner à leur vie et sur les actions à entreprendre pour atteindre une certaine forme de bonheur, idéal des temps modernes.
Nous pensons en termes de plaisir, d’épanouissement, d’intérêts divers et variés, sans pour autant nous intéresser à la finalité de nos agissements. L’absence de considération pour le bien commun, pour l’intérêt général, semble être l’essence même, le principe fondamental, de notre société post-historique.
Nous avons été nourris aux mamelles de l’indépendance et de la liberté individuelle, valeurs nobles indéniablement, indispensables à l’émergence d’une société saine et prospère, mais insuffisantes pour en permettre la conservation. En tant qu’animaux tribaux, nous ne pouvons nous épanouir en dehors des autres, à quelques ermites près.
C’est ici que la responsabilité, corollaire de la liberté, prend tout son sens. Cette dernière contraint l’individu à s’investir pleinement dans la vie de sa communauté afin de contribuer à sa préservation, et ainsi à surmonter le désir qui pourrait l’animer de s’affranchir de celle-ci.
Avoir le souci de l’autre et du bien commun n’est pas toujours aisé à entretenir, mais se révèle pourtant incontournable
Quid de l’application pratique de tels principes ? De nos jours, que signifie être responsable ? Comment, concrètement, contribuer aujourd’hui à la sauvegarde et à la défense de la civilisation occidentale ? Comment défendre la pierre angulaire de notre civilisation, à savoir la liberté ?
Eh bien, commencer par reconnaître l’existence d’une civilisation proprement occidentale, Réhabiliter notre pensée et notre histoire, voilà le socle sur lequel construire notre avenir.
Outre la revalorisation de notre héritage culturel et philosophique, il me semble qu’un principe devrait guider toutes nos actions : la recherche constante de la vérité
Cette quête perpétuelle vers la vérité implique un engagement passionné (passionnel diront certains), inflexible et irréductible. Elle requiert du courage, une certaine forme de vaillance de tous les jours, pour en confronter ses adversaires et les affronter ensuite. Aristote, déjà, soulignait que
« Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres ».
Bien que le combat paraisse inégal au premier abord, devant tant de cynisme et d’aveuglement, je crois férocement que ceux qui se montreront suffisamment braves pour la porter sur les fonts baptismaux n’en seront que récompensés in fine, même s’ils connaîtront maints ennuis le long du chemin
L’engagement comme moteur de vie, donc. Certes, vous pourrez toujours noyer votre désœuvrement dans les voyages, le bon vin ou autres addictions diverses et variées.
Mais pour vivre une vie pleinement remplie et profondément utile, pour mener une vie qui ait du sens et qui laisse une empreinte, il me semble que servir une cause juste, honorable et digne constitue encore le moyen le plus sûr d’accéder au bonheur.
Commentaires récents