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Déc 24

Citation : 1787

Continuellement travaillé par des besoins d’argent, le gouvernement a signalé chacune de ces années par de nouveaux emprunts. Ils ont éloigné toujours davantage les soulagements si souvent promis, et que tant d’intérêts sollicitent. On n’a point aggravé les impôts : mais pour quelle suite d’années ne sommes nous pas condamnés à ne calculer les ressources du plus beau des royaumes que dans leur triste rapport avec d immenses dettes à payer…

La royaume doit rembourser ces emprunts : il doit y payer les charges et sous ce rapport il est dans la dépendance absolue. C’est dans ce tourbillon ou chaque individu ne songe qu’à une fortune rapide, que les emprunts sont attendus et prévus, comme une dépouille dont il tarde à la cupidité de s’emparer.

La seule ambition, celle de l’or les gens d’affaires qui ne connaissent de richesses que le numéraire et les contrats, y décident de toutes les opérations de finances et sont les seuls arbitres des intérêts que la nation doit payer . Serait il vrai que nous n’avons pour alléger nos charges douloureuses que leur secours intéressés. et dans quelles circonstances.

…Je sais que des flots de numéraires circulent, dit on, Mais à quoi servent-ils. Est ce à l’agriculture, sont-ce les manufactures, est ce le commerce réparateur qu’ils font prospérer.

…cette bruyante richesse dont on voudrait étonner notre imagination, a -t-elle fait baisser le taux de l’intérêt de l’argent …c’est que les usuriers ne nous ont pas retiré leur ruineux secours, c’est qu’à mesure que la prodigalité des emprunteurs consume et dissipe, la cupidité des prêteurs s’ingénie et s’exalte

..je ne vois à la suite de cela que calamités épouvantables.

Mirabeau 1787

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