La globalisation, affirmons-nous, est sur la phase descendante et non montante. La mondialisation repose sur :
- -La fluidité des transactions de toutes sortes et leur non-frottement , cette fluidité régresse.
- -L’unification de l’espace économique et financier, celle ci est mise à mal par la renationalisation, redomestication de la fiscalité sur les entreprises.
- – La concertation au sommet, les G-Machins, cette concertation laisse la place aux affrontements, conflits, replis nationalistes ou régionaux.
- – Une monnaie mondiale neutre, ou qui se donne l’apparence de l’être, une monnaie service public non instrumentalisée, on voit que ceci disparaît de façon accélérée.
- – Un goût du risque, une disparition du risque politique, on voit qu’il remonte et galope.
Si on ajoute que la grande vague d’innovation et de progrès technologique semble tirer à sa fin et que l’on est plutôt dans la phase négative où ses coûts sociaux divers deviennent supérieurs à ses avantages, on a un ensemble de paramètres qui vont dans le sens de la coupure, voire de la dislocation du monde global.
On est dans redomestication, on est dans le retour des clivages, dans les « great divide ».
La position prise par la Fed, lorsqu’elle a déclaré cyniquement que le retrait des QE et des liquidités ne se ferait qu’en fonction des besoins américains, a choqué le monde, les émergents en particulier.
Ils ont compris que nous abandonnions la gestion concertée et la recherche de l’optimum pour tous et que seuls comptaient les intérêts américains, le niveau de vie américain, la Puissance Américaine. Aux autres de s’adapter.
L’égoïsme américain, à notre sens, joue de façon dialectique. En tirant le tapis, en révélant ses visées et ses atouts impériaux, l’Amérique joue à la fois pour et contre elle-même. Il est évident que, pendant un certain temps, les dirigeants Américains vont avoir l’impression d’être à même d’imposer leurs volontés dans le monde. Ils vont montrer leurs muscles. Ils vont négliger les réactions de défense, les parades qui vont se mettre en place.
La fin prévisible, à l’échelle de l’histoire de BWII, va provoquer des modifications considérables : les tensions sur les ressources vont réapparaître, c’est une évidence programmée et, avec elle, la fin de la désinflation.
De même, la création de crédit qui compense la faiblesse de l’épargne va être moins facile, plus dangereuse et plus coûteuse.
Tout comme le transfert du risque sur le monde extérieur. Il est possible que les chocs deviennent plus fréquents et plus délicats à gérer, surtout dans la situation présente où le risque n’est plus seulement bancaire, mais surtout sur les marchés. Il est plus difficile de contrôler les marchés, opaques, soumis aux phénomènes de foule, que des institutions conniventes.
Extraits d’un article de Bruno Bertez sur le blog a Lupus
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