Barbares
C’est une évidence, l’homme moderne ne peut plus vivre en milieu naturel, mais ne pourrait-il pas, au moins, organiser un univers social égalitaire, juste et solidaire à l’image des sociétés dites primitives qui avaient mis en place des mécanismes efficaces pour faire obstacles aux éventuels appétits de pouvoir ?
Eh bien, on dirait que l’homme moderne n’en est pas capable non plus.
Certains espèrent que des cendres de la civilisation occidentale, renaîtra une société plus juste.
On se demande bien par quel miracle puisque cela ne s’est jamais produit. Bien au contraire, le sort des populations n’a cessé de se détériorer, avec des hauts et des bas, et ce malgré les progrès techniques.
Autrefois enchaîné au blé et au bétail, l’homme l’est désormais à la machine, à l’employeur capitaliste, à la dette, aux abonnements divers et variés, aux taxes, et cela toujours au profit de la même élite qui a besoin de plus en plus d’argent pour se maintenir en place.
Nos ancêtres étaient les égaux des lions, des ours, des éléphants, des pythons. Ils étaient capables de courir toute la journée sans boire et sans manger.
Leur force, leur courage et leur valeur est attestée par la longue résistance des Amérindiens aux envahisseurs occidentaux, malgré leurs fusils, leurs canons et leur langue fourchue. Ce sont les maladies amenées par ces derniers qui les ont vaincus en emportant la majorité d’entre eux ; les massacres, les famines et l’emprisonnement dans les réserves ont fait le reste.
Nos ancêtres vivaient en bons termes avec la nature, qu’ils protégeaient en échange de leur subsistance. Rien dans leur environnement n’avait de secret pour eux. Ils connaissaient la moindre plante, le moindre animal. Ils respectaient la vie, la mort, les anciens. Ils avaient le sens du sacré. Ils croyaient en la parole donnée.
Ils étaient libres et solidaires.
Puis, par un lent processus d’étatisation, l’homme s’est laissé asservir.
Qu’y a-t-il à espérer de cette humanité domestiquée ? Qu’y a-t-il à espérer d’hommes et de femmes qui acceptent, sans même protester, de se laisser bâillonner par un masque inutile, au prétexte de les protéger contre une pandémie qui n’existe pas, mais qui permettra sans doute de les vacciner en masse pour enrichir les laboratoires, et au passage de leur mettre une puce pour contrôler tous leurs déplacements comme les oiseaux migrateurs ?
Pourtant, il ne faut pas se laisser décourager et plutôt que de retourner « cultiver notre jardin » en se désolant que l’être humain, créé libre et fort, ne soit désormais plus qu’une parodie de son illustre ancêtre, un troupeau servile dans la main de quelque roitelet avide et arrogant, il nous faut nous sauver nous-mêmes.
Soyons les nouveaux barbares, ceux qui refusent de se laisser asservir.
Certes, il n’y a plus d’endroits sur terre où fuir pour échapper à la servitude, mais nous pouvons construire, là un nous sommes, des îlots de liberté, ou rejoindre ceux qui existent, sur le terrain quand cela est possible, et sinon, en esprit, par le partage et la réflexion.
Car comme l’a dit Victor Hugo « Lutter c’est vivre ».
Et renoncer à la liberté, c’est déjà être mort…
Dominique MUSELET
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