«

»

Déc 21

Back to the future

[la réponse est évidente mais il faut se bouger en résistance créative et avec un vision transformatrice]-alpha.b

La conceptualité financière globalisée simule l’unicité économique du monde mais ne la réalise pas. Les Britanniques voient le défi de la renationalisation des modes de penser. Sans la diversité saisissable des points de vue sur la réalité, le risque est conceptuellement invisible et le levier financier non régulable par une quelconque autorité qui soit réellement libre de la spéculation.

Face à la nécessité financière systémique, Britanniques et continentaux se neutralisent dans l’auto-contradiction. Les Britanniques raisonnent par leur nationalité mais veulent conserver leur avance de phase sur la finance globale. Les continentaux raisonnent sur leur internationalité de fait ; mais ils ne l’assument pas dans la réalité faute d’une conceptualité commune de la régulation. Les continentaux ne mesurent pas la duplicité de leurs vues entre les nations et l’Union. Ils vivent en même temps des deux réalités sans parvenir à penser vraiment leur articulation politique.

Le résultat de la guerre civile mondiale inexpiable entre la conceptualité impérialiste et la réalité locale des peuples est l’absence de limite à la spéculation financière. Une mutation s’est accomplie avec la crise des dettes publiques : la disparition complète de la spéculation dans le shadow banking.

Afin d’immuniser les prélèvements sur l’économie réelle de la fiscalité nécessaire au remboursement des dettes officielles, la pyramide des dettes continue de monter au ciel dans le secret des paradis bancaires. La reconstruction cachée de frontières financières entre les États institués a ainsi pour conséquence d’annihiler toute capabilité de régulation de la finance universelle par la règle du bien commun.

Nous entrons dans un nouveau pré-moyen-age féodal où la notion d’état de droit et de communauté de vie n’a plus de réalité. Les seigneurs financiers établissent leur pouvoir sur des fiefs conceptuels sans frontière négociable. La guerre spéculative permanente permet de lever des impôts seigneuriaux en nature par la sous-rémunération du travail réel.

Pendant que tout sera fait pour maintenir l’apparence de la liquidité financière, l’économie réelle va se déliter par ses fondations humaines : désindustrialisation, chômage, démantèlement des services publics, dénatalité, dépression psychique, émigrations économiques, ghettoïsation des territoires, guerres civiles locales, pillage des ressources naturelles.

Est-ce bien la fin du monde que nous voulons ?

P. Sarton du Jonchay

Extraits du billet : La Finance de la fin du Monde  sur le blog de P.Jorion  www.pauljorion.com

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *