Le collectif est détruit en même temps que les valeurs qui sont censées le supporter: vérité, honnêteté, confiance, responsabilité.
La destruction des valeurs communes qui sous-tendent le symbolique qui nous unit est un phénomène essentiel… mais hélas peu visible.
Cependant sur le long terme les citoyens, sans pouvoir le formuler, sentent que le jeu est pipé que tout est truqué, et que ce que l’on lui offre en spectacle est bidon.
Le peuple ne croit plus en aucune parole et les opinions ne reflètent que les intérêts particuliers ou les pressions publicitaires.
Les peuples comprennent en profondeur, dans leur inconscient, dans leur non-su, ce qui se passe et s’ils ne sont pas capables de le formuler ou de le dire en mots, ils s’adaptent dans leurs comportements; ils deviennent ingérables.
Ils cessent d’être de vrais sujets politiques. Pour moi, c’est là, le fond du populisme.
Dans la destruction d’abord de la valeur-travail puis de proche en proche dans la destruction de toutes les autres valeurs.
Le populisme est la conséquence du désancrage généralisé.
Les élites pour dominer ont besoin de détruire les certitudes, les référents, les liens, mais la destruction laisse un champ de ruines qui détruit la société plus irrémédiablement que la Révolution qu’elle cherche à éviter.
On s ‘acharne à ne voir dans le populisme qu’un phénomène économique ou culturel, mais c’est beaucoup plus complexe; le populisme a à voir avec la destruction des principes, il a à voir avec la montée du nihilisme.
Ils nous décivilisent. Ils font de nous des chiens à qui ils lancent de temps à autres un os à ronger.
Extraits d’un article de Bruno Bertez brunobertez.com
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