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Mar 22

Les vieux

[Un peu facile si on en reste là, mais il y a du vrai . Il faut se préoccuper de cette fracture qui va devenir insoutenable si rien n’est fait. Comme l’a écrit Victor Hugo : C’est bien d’être âgé, mais c’est mal d’être vieux. ]-alpha.b

  

L’Europe et le péril vieux

mercredi 21 mars 2012 à 07h02

L’Europe est confrontée à un péril vieux. C’est un continent de vieux, dirigés par des vieux et qui pratiquent une politique pour les vieux. Voilà dans les grandes lignes l’un des constats établis par Matthieu Pigasse, le patron de la banque d’affaires française Lazard !

Quand Pigasse dit cela dans son dernier livre intitulé « révolutions », il ne cherche pas à opposer les uns aux autres – il sait qu’il y a des jeunes cons et des vieux formidables, des jeunes vieux et des vieux jeunes !

Mais alors qu’a-t-il voulu dire exactement ? D’abord, les faits : si les plus de 50 ans représentaient 23% de la population totale en 1970, ils représentent aujourd’hui 30% de cette population, et 40% d’ici l’année 2030.

Le résultat de cette démographie, c’est que nos politiques sont dirigées en faveur des personnes plus âgées. Matthieu Pigasse en fait la démonstration sur 3 points – Le premier, c’est la taxation du travail qui est plus élevée en Europe que celle du capital – or, ce sont les personnes plus âgées qui détiennent le capital et ce sont les jeunes qui sont endettés – et donc, selon la thèse de Pigasse, dans un pays de vieux dirigé par des vieux, cela conduit inévitablement à surtaxer le travail et donc les jeunes.

Deuxième illustration : le marché du travail est surtout flexible pour les jeunes qui sont considérés en Europe comme la variable d’ajustement. Ce sont généralement les jeunes qui ont un contrat de travail à durée déterminé ou temporaire. Conséquence : quand la croissance chute, le chômage frappe en premier lieu les jeunes.

Troisième illustration de la thèse de Matthieu Pigasse, c’est la lutte contre l’inflation. En Europe, la volonté des dirigeants, c’est de maintenir les taux d’intérêt réels positifs et élevés. La raison en est simple : les personnes plus âgées sont des prêteurs, les jeunes sont des emprunteurs. D’où la volonté des dirigeants de maintenir des taux d’intérêt positifs supérieurs à l’inflation.

Cela même en période de crise, et contrairement à ce qui a été fait dans les années 60 ou 70 quand la population était plus jeune. Cet objectif, toujours selon Pigasse, est au cœur de la doctrine de la BCE qui est selon lui, l’ennemi des jeunes – et donc, comme on ne veut pas effacer la dette par l’inflation, il y a un maintient d’une pression fiscale élevée qui touche d’abord les jeunes.

Voilà, comme toujours, il s’agit d’une thèse qu’on peut critiquer, rejeter ou y adhérer, l’important, c’est de susciter le débat – ah oui, juste une précision, Matthieu Pigasse a plus de 40 ans.

Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta

 

 

 

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