Si nous voulions juger des entreprises de notre temps suivant les errements anciens, nous pourrions nous étonner de ne pas trouver la solution à cette situation économique qui nous inspire crainte et repli sur nous-mêmes.
En toute objectivité, il m’apparaît que rien ne serait, en réalité, moins justifié qu’un effacement, ni plus imprudent que trop de prudence. En effet, la situation présente aussi cruelle et compliquée qu’elle soit, ne doit pas nous suggérer l’abstention, mais, au contraire, elle doit nous pousser sur le chemin de l’esprit d’entreprise.
Car je crois que les graves événements qui bouleverseront l’Europe toute entière et la France en particulier nous engagent à ne pas tarder. La terrible épreuve de la fin du vieux monde économique ne retire rien à la France en quête de nouveaux devoirs et de droits et nous offre ainsi une occasion excellente de nous réunir pour faire naître un modèle économique et social nouveau, pour travailler ensemble, confronter nos idées et nos expériences.
Au moment où commençait l’actuelle crise économique, apparaissait déjà la nécessité d’établir sur des bases nouvelles les conditions de la mise en valeur du cadre social de notre société, du progrès humain de ses habitants et de l’exercice d’une nouvelle gouvernance française.
Cette crise imminente et fracassante a pour enjeu ni plus ni moins la condition de l’homme et, sous l’action des forces psychiques qu’elle va partout déclencher, chaque individu lèvera la tête, regardera au-delà et s’interrogera sur son destin.
Il est une puissance que les événements conduisent à s’inspirer de leurs leçons et à choisir noblement, libéralement, la route des temps nouveaux où elle entend diriger les soixante-quinze millions d’hommes qui se trouvent associés au sort de leurs enfants et familles, et cette puissance c’est la France.
En premier lieu et tout simplement parce c’est notre pays, c’est-à-dire la nation dont l’immortel génie est désigné pour les initiatives qui, par degrés, élèvent les hommes vers les sommets de dignité et de fraternité où tous pourront s’unir.
Ensuite parce que, dans l’extrémité où une peur provisoire envers l’avenir l’avait refoulée, c’est dans sa jeunesse, qu’elle retrouvera son recours et la base de départ pour sa reprise économique et qu’il y a désormais entre l’ancien monde que nous quittons et le nouveau où nous entrons, un lien définitif et puissant.
Mais, en attendant, il faut vivre, et vivre chaque jour c’est entamer l’avenir.
Oui le changement de cadre économique arrive, il sera un choc de vie nécessaire, ce sera la mort d’un monde ancien qui laissera la place à un monde nouveau qui est déjà né.
Rassurons-nous il n’est point mauvais il est différent.
Ouvrons-nous, regardons au loin, croyons en nous, prenons nos destins en main pour ne pas oublier que la vie est une chance avant tout.
Extraits d’un article de Jean Luc Ginder contrepoints.org
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