Je suis sûr que les civilisations les plus puissantes, techniquement et militairement, imposeront leurs valeurs aux autres.
J’en conclus que le monde finira dans une catastrophe. Comme je n’aime pas l’idée de catastrophe, que j’ai le goût de la vie, et que tout ce qui bloque la vie est pour moi le mal et l’ennemi, je lutterai tant que je pourrai contre ce qui me paraît inéluctable.
Je suis très pessimiste. Je suis persuadé que les technocrates occidentaux créeront une sorte de fascisme mondial, appuyé bien sûr sur les valeurs occidentales. Seulement je lutterai de toutes mes forces contre ces technocrates. […]
La vérité, ou pour nous, simples hommes ce que nous croyons tel, doit toujours et en toutes circonstances être proclamée.
Mais dans le même temps nous devons considérer l’autre comme un frère: non pas abdiquer devant lui, lui donner raison, mais simplement nous réconcilier avec lui, si nous sommes fâchés.
Nous ne pouvons aimer l’erreur, nous devons aimer celui qui soutient l’erreur s’il est sincère.
Là est le secret de la paix de l’esprit.
Robert Buron
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