Je crois que les marchés financiers sont morts .. Vraiment morts .. ou plutôt ils sont dans le dernier stade de convulsions totalement mortifères et la seule réaction sensée est la fuite..
Fuite d’ailleurs qui ne peut que se traduire par la croissance très rapide de marchés parallèles et ces marchés seront nécessaires pour sauver ce qui reste de production de biens et richesses non financiarisés.
Je vais prendre un exemple très simple : le prix de l’or, mais le raisonnement s’applique à toutes les matières premières, alimentaires ou pétrole.
Le prix de l’or s’effondre littéralement depuis quelques temps, alors qu’au contraire, la Chine en achète, l’Allemagne rapatrie son or physique, comme la Suisse ou l’Equateur .
La cotation n’a plus aucun sens, elle est devenue totalement dé corrélée du physique.
C’est une volonté politique :
Voici un extrait d’un article de 24H Gold de ce matin avec en particulier une citation de Paul Craig Roberts, particulièrement bien placé pour connaitre le sujet :
“La baisse des prix des métaux précieux a sapé le moral des investisseurs, et pourtant, il semblerait que la demande en métaux précieux demeure très élevée. Pour cette raison, de nombreux observateurs ont conclu que ce sont l’or et l’argent papier, et non le métal physique lui-même, qui en déterminent les prix. La vente actuelle est une combinaison de la capitulation de positions à la vente sur des contrats papier, de la prise de position à découvert par certains chasseurs de tendances et, plus important encore, du rééquilibrage de leurs bilans par les banques commerciales.
Une meilleure manière de différencier les marchés à terme et la demande physique est d’observer les premiers comme étant utilisés par des spéculateurs et la dernière comme provenant de certains acheteurs à la recherche d’une protection financière face aux risques systémiques. Entre les deux se trouvent ceux qui achètent des contrats à terme pour demander la livraison de leur métal, mais ils sont une minorité. Ces différences expliquent pourquoi les marchés papiers semblent jouer un air différent de celui que jouent les marchés physiques.
Alors que les spéculateurs commencent à se montrer nerveux, ils ignorent certains détails à prendre en considération. Lors d’un récent entretien de l’ancien secrétaire-adjoint au Trésor américain Paul Craig Roberts, ce dernier expliquait que la Fed supprime le prix de l’or pour que les marchés ne perdent pas confiance en le dollar et ne fassent pas grimper les taux d’intérêts. Son raisonnement est clair, logique et bien informé. Le secrétaire du Trésor, son patron, a pour mission de superviser le Fonds de Stabilisation des Echanges, qui a été mis en place en 1940 en vue de ‘commercer en or et en devises étrangères ou tout autre instrument de crédit jugé nécessaire’. Roberts sait parfaitement de quoi il parle.”
Arrivé à ce point de manipulation, qui théoriquement relève de la justice pénale , faut-il encore le rappeler , vous pouvez estimer que ces comportements totalement déviants sont annonciateurs de la mort du système lui-même . Personne ne peut désormais faire confiance à un tel système, qui de plus agit en toute impunité, à l’abri de ses plates-formes opaques … et qui se permet en plus de sortir des comptes faux et invérifiables. (12 Milliards de pertes de la Deutsche Bank dissimulées par exemple, sans qu’aucune poursuite ni enquête n’ait été diligentée) .
Ce n’est pas la peine de mettre des pansements supplémentaires, tant que le cœur du système lui-même n’aura pas été mis à nu avec une régulation drastique et une réhabilitation de la justice.
La falsification des comptes, comme la manipulation de cours d’actions ou de matières premières, relèvent de la justice pénale et doivent être sanctionnés. Aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Les marchés parallèles vont se développer très vite, car c’est bien la seule réaction à avoir devant de tels comportements. Dans ce contexte, il n’est même pas utile d’envisager des lois pour se battre contre l’évasion fiscale ou autre, tant que le fonctionnement du système en lui-même n’est pas remis à plat.
A savoir : suppression des transactions robotiques qui permettent la manipulation de cours et la cavalerie financière pudiquement appelée “trading pour compte propre” .. Nationalisation des chambres de compensation. Obliger la BCE et les banques centrales à faire leur boulot, et ne pas hésiter à suspendre leurs dirigeants quand ils ne le font pas, comme nous venons de le voir pour Chypre qui a laissé fuir 7 Milliards de plus alors qu’ils avaient tous les moyens pour les bloquer.
Si nos dirigeants ne comprennent pas cette nécessité urgente et absolue, c’est la rue qui va se charger de le leur faire comprendre.
Mais aujourd’hui, dans le contexte actuel, toute loi qui ne s’attaquerait pas au fonctionnement intrinsèque du système en lui-même serait inutile et ne sera qu’un emplâtre de plus sur une plaie purulente …
Et cette réaction de salubrité publique est d’autant plus urgente, que comme vous le faites très bien remarquer, la croissance des actifs financiers n’a plus aucune commune mesure avec la production de richesses réelles, et en plus, c’est aux peuples qu’on impose de combler les trous abyssaux provoqués par la folie et l’irresponsabilité criminelle des financiers.
Encours financiers français : 4 fois le PIB..
Il n’y a rien à ajouter à ce chiffre, il est monstrueux par lui même
La seule urgence est désormais de faire tomber le système en lui-même pour pouvoir reconstruire. C’est de cette seule évidence qu’il faut désormais prendre conscience.
Commentaire sur le blog d’olivier Berruyer les-crises.fr
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